- Le taux de mortalité infantile est en hausse en France.
- Les garçons, les bébés issus de grossesses multiples ou ceux de mères très jeunes ou très âgées ont davantage de risque de décéder avant leur premier anniversaire.
- Le Ministère de la Santé va créer un registre sur la mortalité infantile pour mieux comprendre les causes de ces décès.
La mortalité infantile augmente en France. Dans un document paru le 10 avril, l’Insee révèle que le taux de mortalité infantile est en légère hausse depuis 2011. "En 2024, le taux de mortalité infantile, qui rapporte le nombre d’enfants décédés avant l’âge d’un an au nombre d’enfants nés vivants, est de 4,1 pour 1.000 en France, soit 2.700 enfants, développe l’organisme. Cela signifie qu’un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire." En 2011, ce taux était de 3,5 %.
Mortalité infantile : des taux supérieurs en France
D’après l’Insee, le taux de mortalité infantile en France est supérieur à la moyenne de l’Union européenne depuis 2015. "En effet, contrairement à la France, le taux de mortalité infantile continue de diminuer en Europe, bien qu’à un rythme faible, précise l’organisme statistique. En 2023, il atteint 3,3 % en moyenne dans l’Union européenne, contre 4 % en France." Il faut toutefois préciser que les méthodes de déclaration de la mortalité infantile peuvent varier selon les pays, ce qui est susceptible avoir des conséquences sur les taux enregistrés.
Garçons, grossesses multiples, âge de la mère : des facteurs de risque de mortalité
L’analyse des chiffres de la mortalité infantile en France révèle de nombreuses inégalités. L’Insee constate que les garçons ont un risque de décès avant l’âge d’un an plus élevé que les filles : le taux de surmortalité est d’environ 20 %. "Les garçons présentent un risque plus élevé de complications à la naissance, précise l’institut. Leur système immunitaire est moins robuste, ce qui les rend plus vulnérables aux infections. Enfin, ils sont davantage touchés par les maladies génétiques." Les enfants issus de grossesses dites multiples, jumeaux ou triplés, ont aussi un risque de décès avant un an plus élevé.
Les chiffres de la mortalité infantile montrent également que le risque de décès avant le premier anniversaire est plus important lorsque la mère est très jeune, 21 ans ou moins, ou très âgée, plus de 44 ans. "Chez les plus jeunes, un moins bon suivi des grossesses peut contribuer à augmenter ce risque, estime-t-il. Quant aux mères plus âgées, elles sont plus souvent confrontées à des pathologies préexistantes ou des complications au cours de la grossesse, ainsi qu’à des grossesses multiples ou des anomalies congénitales." L’Insee constate aussi que le taux de mortalité infantile est plus élevé dans les départements d’Outre-mer, en comparaison à l’Hexagone. Mais il est également plus important pour les mères employées, ouvrières ou inactives.
Comment expliquer la hausse de la mortalité infantile en France ?
Si les causes sont multifactorielles, l'Insee soulève une hypothèse. "Les progrès de la médecine, en permettant à des enfants qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance, ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011", considère l’Insee. Le 7 avril dernier, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé la création d’un registre national sur la mortalité infantile afin d'étudier ces décès et leur cause pour "apporter des mesures concrètes" face à cette augmentation.