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Réveillon : les conseils anti-dérapage

Par le Dr Jean-François Lemoine

MOTS-CLÉS :

Dernier virage des fêtes avec le réveillon de la Saint-Sylvestre… Pour ceux qui vont avoir la chance de faire la fête, je vais vous donner quelques conseils afin d’éviter les dérapages. D’abord, n’oublions pas ceux qui ne peuvent pas faire la fête par manque de moyen ou parce qu’ils sont seuls.


Première astuce, buvez vers 19 heures une demie cuillère à soupe d’huile d’olive. Les plus courageux me remercieront de leur avoir préparé le tube digestif de façon somptueuse. Ensuite pour profiter du signal de remplissage de l’estomac un peu long puisqu’il nécessite 30 à 40 minutes avant d’atteindre le cerveau consommez quelques légumes crus – choux fleur, céleris, tomate, radis – à l’apéritif. Vous commencerez le remplissage astucieusement sans faire pencher la balance vers les graisses.


Quant aux cacahuètes, amandes ou pistaches, mieux vaut les proscrire. Elles représentent avec le fromage en fin de réveillon les deux principales erreurs diététiques de ce repas exceptionnel. Pour la suite, le classique reste de bon goût et de bon choix. Mais êtes-vous bien certain qu’il faille tout cela ? Autre conseil important : la façon de faire les courses. Faites les en ayant bien mangé. Il n’y a rien de plus terrible que de déambuler dans les allées d’une grande surface avec une petite faim au ventre. Faites l’expérience des deux situations – rassasié ou affamé – vous verrez la différence de remplissage des deux chariots !


Ensuite, pour éviter le casque à boulons ou ce que l’on appelle avec un peu plus de poésie “avoir dormi avec un béret trop serré”, le médecin que je suis doit-il prêcher l’abstinence ? C’est ce que la raison médicale imposerait mais c’est comme organiser une conférence de Bernard-Henri Lévy au milieu d’une horde de bisons. Quoi que ! Prôner la modération c’est ne pas tenir compte de l’importance de la joie ou de la peine d’ailleurs.


Alors, quels que soient mes arguments, vous allez être nombreux à en subir les conséquences demain matin. A moins que vous réfléchissiez quelques minutes au mode d’action de l’alcool sur notre corps. Il faut d’abord diluer les produits - les éthers - responsables du mal de tête. Alors, alcool d’accord mais également de temps en temps au cours de la soirée, surtout si la température est élevée, un bon verre d’eau, c’est gratuit partout ! Ensuite, ne mélangez pas les éthers, donc les alcools. Fidélité à une boisson, c’est souvent également facteur de modération.


Quant au terrible malaise du lendemain, comme je vous l’ai déjà expliqué, il est principalement dû à une déshydratation. Je m’explique : l’alcool supprime les effets d’une hormone qui contrôle le volume de nos urines. Le mécanisme des liquides dans notre corps est, en effet, très complexe pour nous protéger contre la déshydratation et il y a donc un contrôle chimique très précis. Je bois, l’hormone de contrôle diminue sa sécrétion, l’équilibre est conservé. Je bois de l’alcool, l’hormone est inefficace, il n’y a plus de contrôle. Je vais donc aller souvent aux toilettes mais cela me paraît normal puisque je bois. Oui, mais voilà, avec l’alcool j’élimine plus de liquide que je n’en avale. Donc, je me déshydrate.


Donc avant de se coucher, si la terre ne bouge pas trop, prendre un ou deux comprimés de paracétamol dans une grande quantité d’eau puis se coucher avec, à portée de la main, l’inévitable bouteille d’eau gazeuse. Vous verrez, la soif vous réveillera inévitablement. Il n’y aura plus qu’à tendre le bras pour se réveiller à peu près frais et dispo.


Bon réveillon à toutes et à tous !