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Cardiologie

Le jeûne intermittent, c’est bon pour les artères !

Par Chloé Savellon

Alterner entre périodes de jeûne et phases courtes de prise alimentaire réduit les taux de triglycérides dans le sang, qui constituent un facteur de risque majeur d'athérosclérose.

nambitomo/iStock
Chez les souris "déficientes en apolipoprotéine E", le jeûne intermittent a amélioré le métabolisme du glucose et des lipides.
Le fait d’être privé de nourriture durant une période donnée a aussi entraîné une réduction des taux de triglycérides dans le sang, un facteur de risque d'athérosclérose.
Ces bénéfices ont été observés uniquement chez les souris suivant un régime alimentaire équilibré.

"Chez les êtres humains et les animaux, les interventions de jeûne intermittent favorisent la perte de poids, améliorent la santé métabolique et sont censées réduire le risque de maladie cardiovasculaire. Cependant, il existe peu de rapports sur la pertinence de ces interventions nutritionnelles dans le contexte de la dyslipidémie et des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques", ont indiqué des chercheurs de l'Institut des Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires (I2MC) à Toulouse.

Des souris "déficientes en apolipoprotéine E" ont été privées de nourriture durant une période donnée

Dans une étude, ils ont ainsi décidé d’évaluer les effets métaboliques et athéroprotecteurs du jeûne intermittent chez des souris, âgées de deux mois, "déficientes en apolipoprotéine E". Pour rappel, l’apolipoprotéine E est une protéine qui transporte les lipides dans le sang. Les rongeurs étaient tous sujets à l'athérosclérose, qui se caractérise par le dépôt d’une plaque essentiellement composée de lipides sur la paroi des artères. "À terme, ces plaques peuvent entraîner la lésion de la paroi artérielle, conduire à l’obstruction du vaisseau, ou encore se rompre, avec des conséquences souvent dramatiques", signale l’Inserm. Lors de l’expérience, les animaux ont été répartis en quatre groupes. Pendant quatre mois, ils ont suivi un régime alimentaire soit équilibré, soit "riche en graisses et en cholestérol", accompagné ou non d'un jeûne intermittent.

Dyslipidémie : le jeûne intermittent a diminué les taux de triglycérides dans le sang

Les résultats, publiés dans la revue Cells, ont montré que le jeûne intermittent améliorait le métabolisme du glucose et des lipides indépendamment du sexe des souris. Il a également réduit les taux de triglycérides dans le sang, qui constitue un facteur de risque majeur d'athérosclérose chez les rongeurs suivant un régime alimentaire équilibré. Autre observation : une diminution de la prise de poids uniquement chez les mâles suivant une alimentation équilibrée.

D’après les auteurs, l'impact n’était pas le même sur les "paramètres du tissu adipeux" et la maladie du foie gras non alcoolique. "Enfin, le jeûne intermittent a empêché la formation spontanée de lésions athéroscléreuses aortiques chez les souris ayant une alimentation équilibrée, quel que soit leur sexe, mais n'a pas réussi à réduire l'athérosclérose induite par un régime alimentaire riche en graisses et en cholestérol", a conclu l’équipe.