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Bronchite, angine, asthme..

La précarité énergétique met la santé en danger

Par Cécile Coumau

Les personnes qui ont du mal à payer leur facture d'énergie souffrent davantage de pathologies chroniques et aiguës que le reste de la population, révèle une étude de la Fondation Abbé Pierre.

POUZE/SIPA
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Vivre dans des appartements mal chauffés, mal isolés, mal ventilés multiple les risques de développer des maladies. On pouvait s’en douter. Des études diverses menées notamment au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé ont déjà mis en évidence le lien entre la surmortalité hivernale et les caractéristiques du logement.

Et la France, très touchée par le mal-logement n’est pas protégée contre ces maux de la précarité. Une étude menée par le CREAI-ORS (Centre Régional pour l'Enfance et l'Adolescence Inadaptées - Observatoire de la Santé) du Languedoc-Roussillon, l’association Gefosat, et financée par la Fondation Abbé Pierre a comparé deux populations : un groupe de personnes exposées à la précarité énergétique, autrement dit des personnes en butte à des factures d’énergie trop importantes pour leur budget pouvant se retrouver en situation d’impayés et donc de coupure d’énergie, et un groupe de personnes non exposées à ces conditions de vie.


La bronchite chronique, très liée au mal-logement

Premier constat de cette étude présentée hier : les personnes exposées à la précarité énergétique ont plus souvent que les autres l’impression que leur santé est dégradée. Mais ce n’est pas qu’une impression ! Plus de la moitié (52,9%) de ces précaires souffrent de bronchite chronique alors qu’ils ne sont qu’un quart dans le groupe contrôle. Ils sont aussi beaucoup plus victimes de rhumes et d’angines (80,7% contre 61,1%), de sifflements respiratoires, de rhume des foins ou encore de maux de tête. Ces différences d’état de santé s’appliquent aussi aux enfants. « Les enfants exposés à la précarité énergétique ont plus souvent des rhumes ou des angines. Ils ont également plus souvent des symptômes comme des sifflements respiratoires, des rhumes des foins, des rhinorrhées, des maux de tête ou des irritations oculaires, » écrivent les auteurs de l’étude.


6 millions de précaires énergétiques

Cet état de santé dégradé s’explique bien évidemment par la mauvaise qualité des logements. Dans les logements des personnes exposées à la précarité énergétique, « la ventilation des salles d’eau est moins souvent possible, les fenêtres sont moins souvent équipées de double vitrage et des traces d’humidité ou de moisissures sur les murs sont plus fréquentes. » Autre caractéristique : il y a plus souvent des pièces non chauffées l’hiver.

En France, pas moins de 6 millions de Français seraient touchés par la précarité énergétique.