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Rythme circadien : quel est son impact sur la fatigue au volant le matin et après le déjeuner ?

Par Chloé Savellon

Des chercheurs indonésiens ont mis en évidence l’effet significatif de la "somnolence postprandiale" sur le temps de réaction et la vigilance durant la conduite.

Antonio_Diaz/iStock
La "somnolence postprandiale" correspond à l'envie de dormir que l’on ressent peu de temps après avoir déjeuné.
Elle a une influence significative sur les temps de réaction, la vigilance et la fatigue au volant chez les personnes matinales.
Cet état de fatigue soudain durant la conduite dans l'après-midi est lié au rythme circadien plutôt qu'à la durée de la tâche.

Les personnes matinales ont une tendance naturelle à se lever tôt et à être plus alertes et productives pendant la première partie de la journée. Cela n’est pas le cas des "noctambules" qui ont tendance à ne pas se réveiller tôt et à être en pleine forme vers la fin de la journée et souvent jusqu'à tard dans la nuit. "La littérature actuelle manque de connaissances exhaustives sur les effets relatifs et combinés des facteurs liés aux tâches, tels que la conduite dans des environnements monotones, et le 'post-lunch dip', à savoir l’augmentation bi-circadienne de la somnolence dans l'après-midi, en particulier au sein d'un groupe chronotype spécifique", ont indiqué des scientifiques indonésiens.

Somnolence postprandiale : le temps de réaction et la vigilance au volant des personnes matinales impactés

Dans une étude, parue dans la revue International Journal of Human Factors and Ergonomics, ils ont voulu examiner l'impact de la conduite après le déjeuner et du temps consacré à cette tâche sur la fatigue et la performance. Pour cela, ils ont recruté 12 hommes qui ont déclaré être des personnes matinales. L’équipe leur a fait faire des simulations de conduite 20 minutes avant et après le déjeuner. Ces tests leur ont permis de découvrir des éléments clés sur la dynamique de la fatigue au volant.

Selon les résultats, la "somnolence postprandiale", c’est-à-dire l'envie de dormir ressentie peu de temps après avoir mangé, avait une influence significative sur les temps de réaction, la vigilance et la fatigue déclarée par les personnes matinales. Les auteurs estiment que ce phénomène pourrait être attribué au rythme circadien naturel du corps et à l'état postprandial. Ainsi, au fur et à mesure que la journée avance, les personnes matinales sont confrontées à plusieurs défis. En revanche, "ni le temps passé à la tâche, au volant et l'interaction entre les facteurs liés au sommeil et à la tâche n'ont eu d'effets significatifs sur les variables mesurées", ont précisé les chercheurs.

Sécurité routière : prendre en compte le chronotype et l'heure de la journée pour les mesures

Ils reconnaissent que le petit échantillon de leur étude limite la généralisation des résultats. Néanmoins, leur recherche apporte de nouvelles connaissances sur les facteurs qui influencent la fatigue au volant et les performances chez les adultes matinaux. Ainsi, l'équipe souligne qu'il est important de tenir compte à la fois du chronotype et de l'heure de la journée lors de l'élaboration de modèles théoriques du comportement au volant et de l'élaboration de mesures de sécurité routière visant à réduire le nombre d'accidents de la route.