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Prix de l’Académie des sciences

De la cornée fabriquée à partir de cheveux

Par la rédaction

Un biologiste français vient d’être récompensé pour ses recherches sur la reprogrammation de cellules souches. Daniel Aberdam a réussi à fabriquer de la cornée à partir d'un seul cheveu.  

Sang Tan/AP/SIPA

Et si les cheveux permettaient un jour de guérir les patients victimes d’une atteinte de la cornée ? Alors qu’en 2011, parmi les 4 639 patients inscrits sur liste d’attente, seuls 61% ont été greffés, les travaux du chercheur Daniel Aberdam récompensé par l’Académie des Sciences, vont peut être aider à pallier ce manque de greffon. Actuellement en France, près de 7000 patients malvoyants sont en attente d'une greffe de cornée. Un chiffre d'autant plus regrettable que le pronostic suite à cette intervention est excellent.

 

Des cellules de cheveux reprogrammées en cellules de cornée

La cornée est la membrane transparente située à l'avant de l’œil. Lorsqu'elle devient opaque, l’œil devient non-voyant, c’est le cas dans 20% des cécités. Après plus de dix ans de recherche, la prouesse du biologiste Daniel Aberdam et de son équipe INSERM de l’hôpital Saint-Louis a consisté à prélever un cheveu pour mettre ensuite ses cellules en culture in vitro. Les cellules de cheveux ont alors été déprogrammées pour être ensuite reprogrammées en cellules de cornée.

 

Un espoir pour les patients en attente de greffe

La prochaine étape pour ces chercheurs est évidemment d’envisager la transplantation chez l’homme de ces toutes nouvelles cellules de cornée produites à partir de cheveux. D’autant qu’avec un greffon obtenu à partir d’un cheveu du patient lui même, le risque de rejet serait minime. En effet, dans le cadre d’une auto-greffe, le système immunitaire réagit mieux. D’après Daniel Aberdam et ses collaborateurs, ce modèle cellulaire de cornée a un potentiel multiple. Non seulement il pourrait constituer une alternative efficace à la rareté des dons de cornée nécessaires pour les transplantations, mais il permettrait également de fournir un support pour les tests toxicologiques de nouveaux médicaments ou de produits cosmétiques.