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Microbiote

Les fibres aident aussi à prévenir les maladies cardiovasculaires

Par Stanislas Deve

Une alimentation riche en fibres, bénéfiques au microbiote, pourrait permettre de limiter le développement de certaines maladies cardiovasculaires comme l’athérosclérose.

Aamulya / istock
Responsables de plus de 30% de la mortalité, les maladies cardiovasculaires constituent à ce jour la première cause de décès au monde. En France, elles sont à l’origine de 150.000 morts par an, ce qui les place en deuxième position après le cancer.
D’abord asymptomatique, l’athérosclérose peut, à terme, obstruer de manière plus ou moins brutale les artères, ce qui peut conduire à une crise cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral.
La consommation de fibres permettrait de lutter contre le risque d’athérosclérose en assainissant le microbiote intestinal, d'après des chercheurs.

"Si un régime alimentaire riche en graisses et pauvre en fibres est reconnu comme favorisant les maladies cardiovasculaires, les mécanismes impliqués ne sont pas encore bien identifiés."

C’est en partant de ce constat que des chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm) se sont intéressés au rôle du microbiote intestinal dans le développement de l’athérosclérose, qui se caractérise par des accumulations de dépôts graisseux – appelées plaques – dans les artères. Parmi les facteurs de risque majeurs de cette maladie cardiovasculaire : l’obésité, en particulier celle induite par une alimentation trop riche en graisses et pauvre en fibres.

Le manque de fibres déséquilibre la flore intestinale

Dans le cadre de ses travaux, publiés dans la revue Cell Reports, l’équipe de Soraya Taleb, directrice de recherche Inserm, a donc étudié des modèles de souris soumises à différents régimes alimentaires pour en comparer les effets sur le métabolisme, le microbiote et le développement de l’athérosclérose.

Sans surprise, les souris consommant beaucoup de graisses et peu de fibres ont montré une augmentation des facteurs de risque métaboliques liés aux maladies cardiovasculaires (prise de poids importante, hyperglycémie, résistance à l’insuline, augmentation du poids du foie et de son contenu en triglycérides…).

Ce n’est pas tout : ce type d’alimentation est "associé à un déséquilibre global du microbiote – dans sa composition et dans sa réponse immunitaire", peut-on lire dans un communiqué. "En particulier, les acides gras à chaîne courte, issus de la fermentation des fibres et reconnus pour leur impact positif sur la santé, sont produits en plus faibles quantités."

La supplémentation en fibres contre les symptômes de l’athérosclérose

Or ce déséquilibre est lui-même associé à une aggravation des symptômes de l’athérosclérose au niveau vasculaire : accroissement de la taille des plaques d’athérome dans l’aorte, phénomène inflammatoire systémique... "Ces résultats indiquent que, chez les souris soumises au régime gras, un microbiote intestinal pathologique accélère le développement de l’athérosclérose", explique Soraya Taleb.

Cependant, une supplémentation en fibres permettrait de contrer ces effets. "Plus que sa forte teneur en graisses, c’est la faible quantité de fibres contenues dans ce régime qui est à l’origine du déséquilibre du microbiote et donc de l’aggravation de l’athérosclérose", souligne la chercheuse. "Cela appuie encore davantage l’idée d’un rôle primordial des fibres dans la structuration d’un microbiote sain et dans la prévention des maladies inflammatoires systémiques comme les maladies cardiovasculaires."