ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Le Comité des vaccinations suggère une levée de l’obligation vaccinale

Diphtérie, tétanos, polio

Le Comité des vaccinations suggère une levée de l’obligation vaccinale

Par Audrey Vaugrente

Les vaccins obligatoires pourraient bientôt ne plus l’être. C’est une suggestion du Comité technique des vaccinations, dans un avis évoqué ce 5 novembre lors d’un point presse.

Jon Garcia/AP/SIPA
MOTS-CLÉS :

L’obligation vaccinale bientôt levée ? Le Comité technique des vaccinations (CTV) du Haut conseil de la santé publique (HCSP) y est en tout cas favorable. C’est ce qu’a affirmé le président du CTV, le Pr Daniel Floret, ce 5 décembre. Le Haut Conseil a émis un avis dans lequel il évoque une possible levée des obligations.

 

« La balle est dans le camp politique »

Tous les vaccins ne sont pas obligatoires en France. Seuls ceux contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont toujours soumis à une obligation chez tous les Français. S’ajoutent le vaccin contre la fièvre jaune pour les Guyanais, et ceux contre l’hépatite B et la typhoïde dans certains milieux professionnels. Le président du CTV a expliqué lors d'un point presse qu’il n’était « pas sûr qu’il faille faire de la santé publique à coups d’obligations. » Contacté par pourquoidocteur, il explique la position du Comité sur la question.

 

Ecoutez Daniel Floret, président du Comité technique de vaccination : « Ça va être un argumentaire montrant les avantages, pas importants, et les inconvénients, qui sont nombreux. »

 

Le Haut conseil de la santé publique a déjà émis cet avis, mais il ne sera pas rendu public. Il doit plutôt être perçu comme une piste de travail pour les députés. « La balle est dans le camp politique, » résume Daniel Floret. En effet, l'obligation vaccinale est inscrite dans la loi. La lever ou non relève du domaine législatif.

 

Ecoutez Daniel Floret : « C'est un problème politique et sociétal. Nous, Haut conseil de la santé publique, ne sommes pas en charge de cela. »

 

La question d’une levée des obligations vaccinales pourrait être intégrée à la stratégie de santé présentée en avril 2014. Mais de nombreux freins s’opposent à une telle mesure, en premier lieu la crainte d’une chute de la couverture vaccinale. « On est quasiment le seul pays à avoir des obligations vaccinales, » objecte Daniel Floret. « Pourquoi est-ce que cela poserait des problèmes en France qu'ailleurs? » Il reconnaît toutefois l'existence d'un risque.

 

Ecoutez Daniel Floret : « Si les obligations vaccinales devaient être levées, il faudra des mesures destinées à éviter une chute de la couverture vaccinale. »

 

« Il faut que les recommandations aient une force »

Le Comité technique de vaccination préconise la mise en place de « recommandations » en lieu et place d’une obligation vaccinale. Car fin d’une obligation ne signifie pas que se vacciner deviendra facultatif. Daniel Floret conseille la création d’un « statut sur les vaccinations recommandées de façon à ce qu’elles ne soient pas perçues comme facultatives. » C’est le problème qui se pose en France, et il faut le résoudre, car les recommandations sont assimilées à un choix possible au lieu d'une nécessité.

 

Ecoutez Daniel Floret : « Que l'on maintienne ou pas l'obligation vaccinale, il faut que les recommandations aient une force. »

 

Si les obligations vaccinales peuvent s’avérer utiles, on observe avec le vaccin ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole), non obligatoire, que de nombreux Français sont protégés contre ces maladies infectieuses grâce à une vaccination dès la petite enfance. Preuve qu’une politique stricte n’est pas forcément nécessaire.