ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Cyberharcèlement : des risques de troubles alimentaires chez les harcelés et les harceleurs

Psychologie

Cyberharcèlement : des risques de troubles alimentaires chez les harcelés et les harceleurs

Par Joséphine Argence

Une étude canadienne a observé les conséquences du harcèlement en ligne sur la santé mentale des jeunes adolescents. 

Djavan Rodriguez/IStock
Le cyberharcèlement concerne principalement des jeunes filles âgées en moyenne de 13 ans.
Les adolescents victimes et auteurs de harcèlement en ligne seraient plus à risque de développer des troubles alimentaires et psychologiques.
Dans le détail, le cyberharcèlement a été associé à l'anorexie mentale et à l’hyperphagie boulimique.

Près de 20 % des enfants ont déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement, selon une étude de la Caisse d’Épargne et de l’Association e-Enfance, publiée en octobre 2021. D’après les résultats, les cas de harcèlement en ligne concernent majoritairement des jeunes filles âgées en moyenne de 13 ans. 

Une corrélation entre le cyberharcèlement et les troubles alimentaires 

Dans le cadre d’une étude publiée dans l'International Journal of Eating Disorders, des chercheurs de l’Université de Toronto (Canada) ont examiné le lien entre le cyberharcèlement et les risques de troubles alimentaires chez des jeunes adolescents âgés de 10 à 14 ans. 

Pour les besoins de cette recherche, l’équipe scientifique a examiné les données d’une étude, appelée "Adolescent Brain Cognitive Development (ABCD)", portant sur le développement du cerveau des adolescents. Près de 11.875 enfants âgés de 10 à 14 ans ont participé aux travaux. Ces derniers ont répondu à des questions sur le cyberharcèlement, en particulier s’ils en avaient été victimes ou auteurs, et s’ils avaient ensuite présenté des symptômes de troubles alimentaires. 

Crainte de prendre du poids, hyperphagie… Les conséquences du cyber-harcèlement sur la santé mentale des adolescents

Les constats de l’étude sont alarmants. Les résultats ont révélé que les victimes, mais également les responsables de cyber-intimidation, seraient plus à risque de souffrir de troubles alimentaires et psychologiques. Le cyberharcèlement a notamment été associé à : 

"Cette étude souligne la nécessité de poursuivre les recherches sur les liens entre le cyberharcèlement et le bien-être mental des jeunes adolescents (…) En particulier, les recherches futures devraient se concentrer sur l'existence d'associations entre le harcèlement en ligne et des troubles alimentaires spécifiques chez les jeunes adolescents", a noté Kyle T. Ganson, co-auteur de l'étude et professeur adjoint à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l'Université de Toronto.