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Rhumatisme

Arthrose : une nouvelle thérapie cellulaire injectable pourrait la guérir

Par Diane Cacciarella

Une nouvelle thérapie cellulaire injectable pourrait permettre de guérir les patients atteints d’arthrose car elle réduit l'inflammation et régénère le cartilage.

eyepark/iStock
Des chercheurs ont mis au point une thérapie cellulaire qui pourrait guérir l’arthrose.
Celle-ci permet de réduire l’inflammation articulaire et de régénérer le cartilage.
D’autres travaux sont nécessaires pour confirmer l’efficacité du traitement.

Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en France, près de 10 millions de personnes souffrent d'arthrose. Cette pathologie peut être définie comme la destruction du cartilage d’une ou plusieurs articulations, qui se manifeste par de vives douleurs. Ainsi, l’arthrose peut être une maladie invalidante et ce d'autant plus qu’il n’existe actuellement pas de traitement curatif pour cette pathologie. Les seules solutions proposées aux patients permettent de soulager la douleur et donc d'améliorer leurs conditions de vie au quotidien.

Comprendre l’origine de l’arthrose pour mieux la traiter

Mais des chercheurs viennent de trouver une piste intéressante qui pourrait, à terme, permettre la mise au point d’un traitement pour guérir l’arthrose. Leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Science Advances. "Sans une meilleure compréhension de ce qui est à l’origine et de ce qui permet la progression de l'arthrose, [il est difficile de développer] un traitement efficace, explique Johanna Bolander, l’une des chercheuses à l'origine de l'étude, dans un communiqué. Au départ, nous avons étudié [les problèmes] des articulations touchées par l'arthrose, (...) et nous avons utilisé ces informations pour développer un traitement cellulaire par immunothérapie." Le principe de l’immunothérapie est de cibler les cellules immunitaires du patient pour qu'elles se défendent contre l’agent pathogène.

Chez une personne atteinte d’arthrose, quand il y a une lésion traumatique, cela entraîne une inflammation de la membrane synoviale (le tissu qui recouvre la surface interne de l'articulation et qui, chez une personne qui n’est pas malade, la protège) et des lésions du cartilage. "Avec le temps, l'inflammation s'aggrave, ce qui entraîne une dégradation du cartilage qui tapisse les os articulaires et une inflammation chronique des tissus environnants, indique Gary Poehling, un autre des chercheurs. Pour les patients, cela provoque une douleur intense, un gonflement et limite souvent les activités quotidiennes."

Une thérapie qui combine deux types de cellules

Lors de leur étude, les scientifiques ont voulu comprendre ce qui empêchait le processus de guérison chez les patients qui souffraient d’arthrose. Pour cela, ils ont isolé les cellules du liquide articulaire de personnes qui souffraient d’arthrose et ont observé que lorsqu’elles étaient séparées de ce fluide articulaire, elles pouvaient supporter les processus nécessaires à la réparation fonctionnelle des tissus. En revanche, quand les scientifiques ont ajouté du liquide articulaire, les capacités des cellules étaient altérées. Autrement dit, c’est le liquide qui provoque l’inflammation et non pas les cellules.

Les scientifiques sont donc partis de cette découverte pour mettre au point une nouvelle thérapie cellulaire injectable qui combine deux types de cellules : celles qui ciblent et réduisent l’inflammation et celles qui régénèrent le cartilage. "C'est vraiment la communication dynamique entre ces deux populations cellulaires qui est cruciale pour l'efficacité du traitement", précise Anthony Atala, l’un des auteurs de l'étude. Les premiers résultats sont probants : les scientifiques ont observé que cette thérapie pouvait réduire l’inflammation et guérir les lésions du cartilage dans la membrane synoviale. 

D’autres essais doivent être menés pour confirmer cette découverte qui, à terme, pourrait mener à un premier traitement contre l’arthrose. Un espoir pour toutes les personnes atteintes. Selon l’Inserm, 65 % des plus de 65 ans souffrent de cette maladie.