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Médicament

Collyres : attention aux effets indésirables chez les enfants, alerte l’ANSM

Par Geneviève Andrianaly

L’ANSM rappelle comment limiter l’apparition des effets secondaires des collyres mydriatiques chez les tout-petits.

ohishiistk/iStock
Les collyres mydriatiques servent à préparer l’œil à un examen ophtalmologique.
Lorsqu’elles sont mal administrées, ces gouttes ophtalmiques peuvent provoquer des troubles neurologiques, cardiovasculaires et digestifs chez les enfants.
Pour éviter la survenue de ces effets secondaires, il convient de respecter les modalités d’administration du collyre et les posologies.

Les collyres sont des gouttes prescrites pour traiter une pathologie (conjonctivite, sécheresse oculaire, allergie, glaucome…) ou avant un examen ophtalmologique. Chez les enfants, les collyres mydriatiques sont utilisés soit pour dilater la pupille, avant la réalisation d’un fond d’œil, soit pour "mettre au repos" l’accommodation de l’œil, pour mesurer la réfraction (à savoir mise au point) de l’œil. "Tous les collyres mydriatiques ont une action de dilatation de la pupille, mais seuls deux d’entre eux permettent également d’obtenir la mise au repos de l’accommodation de l’œil : l’atropine et le cyclopentolate", indique l’Agence des médicaments (ANSM).

Des troubles neurologiques, cardiovasculaires et digestifs causés par les gouttes

Dans un communiqué publié le 5 avril, elle alerte sur le fait qu’une mauvaise utilisation de ces gouttes ophtalmiques peut causer des effets secondaires "graves, parfois mortels", selon le type de collyre. En général, ces réactions indésirables apparaissent 20 à 30 minutes après l’administration du produit. Quant aux symptômes, ils s’améliorent en quatre à six heures, mais peuvent durer jusqu’à 12 à 24 heures. Après l’examen ophtalmologique, le jeune patient peut présenter une rougeur sur le visage, une sécheresse au niveau de la bouche et une dilatation de l’œil persistante.

"Mal administrées, elles peuvent passer dans la circulation sanguine et atteindre le système digestif, cardiovasculaire et/ou nerveux central, en particulier chez de très jeunes enfants (nouveau-nés, nourrissons et prématurés)", signale l’autorité sanitaire. D’après elle, l’administration successive de plusieurs collyres mydriatiques est à l’origine de troubles neurologiques (fièvre brutale et sévère, agitation, somnolence brutale, hallucinations, confusion, perte de mémoire, maux de têtes, vertiges, convulsions, troubles de l’attention et de l’équilibre), cardiovasculaires (rythme cardiaque rapide, pression artérielle élevée) et digestifs (gonflement au niveau de l’abdomen, blocage partiel ou total de l’intestin, perte de mouvement des muscles de l’intestin).

Collyres : comment réduire le risque d’effets secondaires chez les enfants ?

Pour éviter ces effets indésirables et prévenir le risque de surdosage chez les tout-petits, il est essentiel de vérifier les règles de conservation indiquées dans la notice, noter la date d’ouverture du flacon et surtout de respecter les modalités d’administration du collyre et les posologies. "Après l’administration du collyre, appuyez sur l’angle interne de l’œil de l’enfant pendant 1 à 2 minutes et essuyez la joue de l’enfant. Ceci permet d’éviter toute ingestion ou absorption par contact avec la peau et de limiter ainsi le passage du produit dans la circulation sanguine. Après lui avoir mis les gouttes de collyre, surveillez attentivement votre enfant pendant 30 minutes", conseille l’ANSM.

En cas d’effets secondaires, l’autorité sanitaire recommande de contacter un médecin ou un pharmacien. Si l’enfant présente des signes surdosage, il est préconisé de rincer son œil ou ses deux yeux à l’eau tiède, de se rendre chez un professionnel de santé ou de contacter le centre antipoison de son département. "Si la situation de votre enfant le demande, vous serez orienté(e) vers un service d’urgence."