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Horloge circadienne

Sommeil : voici pourquoi il faudrait dormir plus en hiver

Par Geneviève Andrianaly

Les êtres humains ont besoin d’adapter leurs habitudes de sommeil aux saisons.

Tetiana Soares/iStock
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La qualité, le type et la durée de leur sommeil de 292 adultes atteints de troubles du sommeil neuropsychiatriques ont été surveillés à l’aide d’un examen, appelé "polysomnographie".
En hiver, les volontaires dormaient davantage et leur sommeil paradoxal était plus long.
Chaque être humain devrait adapter ses habitudes de sommeil aux saisons, en se couchant plus tôt durant la période hivernale.

"Alors que les effets à court terme de la lumière artificielle sur le sommeil sont de plus en plus étudiés, les recherches sur les effets à long terme induits par les saisons sont rares", ont indiqué des scientifiques allemands. C’est pourquoi ils ont réalisé une étude afin de savoir si notre sommeil change selon les saisons.

Troubles du sommeil : 292 patients ont réalisé une polysomnographie

Dans le cadre de ces travaux, publiés dans revue Frontiers in Neuroscience, les chercheurs ont recruté et suivi 292 personnes souffrant de troubles du sommeil neuropsychiatriques au cours de l’année 2019. Les participants ont dû dormir, pendant trois nuits, dans un laboratoire spécial sans avoir recours à leur réveil pour se réveiller.

La qualité, le type et la durée de leur sommeil ont été surveillés à l’aide d’une polysomnographie, à savoir un examen permettant d'étudier la physiologie du sommeil. Après avoir exclu les adultes prenant des médicaments qui affectent le sommeil, les erreurs techniques et celles qui auraient pu sauter le premier stade de mouvements oculaires rapides (REM), 188 patients ont été retenus.

Le sommeil paradoxal est plus long en hiver

Selon l’équipe, la durée du sommeil était plus longue en hiver qu’en été. Durant la période hivernale, les volontaires ont dormi 60 minutes en plus. Autre constat : "une latence de sommeil paradoxal (qui est lié à l'horloge circadienne) plus courte en automne qu'au printemps (environ 25 minutes)".

D’après les résultats, le sommeil paradoxal est plus long d’environ 30 minutes en hiver qu’au printemps. Pour rappel, ce type de sommeil correspond à une période durant laquelle l’activité cérébrale est proche de celle de la phase d’éveil. "Il est aussi appelé période REM (Rapid Eye Movement), en raison de fréquents mouvements oculaires rapides (sous les paupières fermées). À l’inverse, le tonus musculaire est totalement aboli durant cette phase, en dehors de quelques mouvements des extrémités. Parallèlement, la pression artérielle et le rythme respiratoire connaissent de fréquentes fluctuations. Le sommeil paradoxal est en outre propice aux rêves", explique l’Inserm.

Sommeil : en hiver, "la physiologie humaine est régulée à la baisse"

Les auteurs soulignent que cette étude fournit les premières preuves de la nécessité d'adapter les habitudes de sommeil aux saisons, peut-être en se couchant plus tôt pendant les mois les plus froids. "La saisonnalité est omniprésente chez tout être vivant sur cette planète. Même si nos performances restent inchangées pendant l'hiver, la physiologie humaine est régulée à la baisse, avec une sensation de 'marche à vide' en février ou en mars. Il faudrait adapter les horaires d'école et de travail aux besoins saisonniers en matière de sommeil", a déclaré Dieter Kunz, auteur des recherches, au Guardian.