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Déclin cognitif

Maladie d'Alzheimer : l'obésité pourrait être un facteur de risque

Par Margot Montpezat

L'obésité provoque des changements dans le cerveau que l'on retrouve chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, d'après une étude.

Cunaplus_M.Faba/iStock
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que le nombre d'adultes obèses s'élève à plus de 650 millions et 1,9 milliard sont en surpoids.
55,2 millions de personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée dans le monde selon l'OMS.

L'excès de poids à l'âge adulte entraîne des complications de santé comme le diabète ou encore l'hypertension... Récemment, l'obésité a même été associée à l'atrophie du cerveau et au déclin cognitif.

D’après des scientifiques canadiens, une neurodégénérescence comparable à ce qui se passe chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer pourrait en être la cause.

L'obésité abîme le cerveau au même titre qu'Alzheimer

Pour mener leurs travaux, ils ont étudié les IRM réalisées chez 1.300 personnes réparties en quatre groupes : des personnes obèses (sans problème cognitif diagnostiqué), des personnes de poids moyen, des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et des personnes à la cognition normale.

Dans le cerveau des personnes obèses, ils ont pu observer un amincissement de la matière grise dans le lobe temporal, plus précisément dans le cortex préfrontal, information que l’on retrouve également chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer à un stade précoce.

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative chronique qui détruit les cellules cérébrales, ce qui provoque, avec le temps, une détérioration de la mémoire et des capacités de réflexion.

L'obésité pourrait augmenter les risques de développer la maladie d'Alzheimer

"Notre étude renforce la littérature existante pointant l'obésité comme un facteur important de la maladie d'Alzheimer en montrant que l'amincissement cortical pourrait être l'un des mécanismes potentiels. Nos résultats mettent en lumière l'importance de diminuer le poids des personnes obèses au milieu de la vie pour diminuer le risque subséquent de neurodégénération et de démence", conclut Filip Morys, chercheur dans le laboratoire The Neuro à l'université McGill, à Montréal.

En outre, même si l’obésité n'est pas associée à la présence de plaque sénile et de protéine tau dans le cerveau comme l'est la maladie d'Alzheimer, il se pourrait que l'amincissement de la matière grise soit l’étape qui précède leur apparition chez les personnes sujettes à cette pathologie du déclin cognitif.