ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les malades bipolaires vivent moins longtemps

Etude sur près de 7 000 patients

Les malades bipolaires vivent moins longtemps

Par Julian Prial

Les malades bipolaires vivent 8 à 9 ans de moins que le reste de la population. Une inégalité qui serait due en partie aux lacunes dans la prise en charge des comorbidités. 

JAUBERT/SIPA
MOTS-CLÉS :

Une espérance de vie réduite, c'est la terrible réalité que vivent les malades bipolaires ! Dans une étude de cohorte conduite par des équipes de l'Université de Stanford (Californie), et relayée par le JIM.fr, des chercheurs ont examiné les comorbités et la mortalité entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2009 au sein de cette population qui se caractérise par une alternance de phases de dépression et d’euphorie.

Des comorbidités associées
En détails, les scientifiques ont constaté que les sujets bipolaires meurent en moyenne de 8,5 ans (hommes) à 9 ans (femmes) plus tôt que le reste de la population. Résultat, la mortalité toutes causes confondues se trouve augmentée, voir quasiment doublée dans cette population. 
Les auteurs notent une augmentation de la mortalité par maladies cardiovasculaires, diabète, bronchopneumopathies obstructives, pneumonies, grippes, accidents (involontaires), suicides, ou cancers. Pour les cancers, la surmortalité ne concerne que les femmes. 
L'équipe précise que le suicide contribue beaucoup à cette inflation de la mortalité. Il se révèle, en effet, huit fois plus fréquent chez les hommes  et même dix fois plus fréquent chez les femmes.


20 d'espérance de vie en moins ?
Ce constat serait même peut-être en dessous de la réalité. D'après une autre étude menée en Europe du Nord et publiée dans le British Medical Journal en janvier 2013, l'espérance de vie d'un schizophrène ou d'une personne bipolaire est amputée de 20 ans, par rapport au reste de la population. 
Les causes de cet écart sont clairement identifiées. Dans l’ordre, le suicide, les accidents,les maladies cardiovasculaires et les cancers. Des causes sur lesquelles on devrait pouvoir agir par la prévention et le dépistage. Ce que le système de soins psychiatriques est jusqu’ici visiblement incapable de faire. Cette prise en charge incorrecte des comorbidités est d'ailleurs également l'explication apportée par les chercheurs de Stanford.

5 fois plus victimes de crimes
Enfin, selon une étude menée à partir de registres suédois incluant plus de 7 millions de personnes, les malades mentaux seraient beaucoup plus souvent victimes d’homicides que le reste de la population.
Parue en mars 2013, cette étude révélait que la présence d’une pathologie mentale est associée à une augmentation de 4,9 du risque de décès par homicide.