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Prévention

Cancer du foie : les 5 facteurs de risque à connaître

Par Alexandra Wargny Drieghe

Le nombre de cancers du foie devrait exploser d’ici 20 ans, ont alerté cette semaine les chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé. Comment se protéger ? Quels sont les facteurs de risques évitables ? La rédaction fait le point.

mi-viri/Istock
Le cancer du foie est l’une des 3 principales causes de décès par cancer dans 46 pays - et figure parmi les 5 premières dans près de 100 pays.
En 2018 en France, le nombre estimé de nouveaux cas était de 10.580 (77 % d’homme), avec 8.697 décès selon Santé publique France.
Certains choix de vie permettent de réduire les risques de développer la maladie.

Le nombre de cancers du foie devrait augmenter de 55 % d’ici 2040, selon une nouvelle analyse réalisée par des scientifiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Lyon. Les résultats, publiés dans The Journal of Hepatology, montrent qu’au rythme actuel, 1,4 million de personnes seront diagnostiquées et 1,3 million mourront d’un cancer du foie dans une vingtaine d’années.

La majorité des cancers du foie se développe suite à l’apparition d’une cirrhose liée à une longue exposition à des composés toxiques (notamment l’alcool), des agents infectieux ou à des maladies rares”, rappelle la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer. Pourquoi Docteur vous détaille ces différents facteurs de risque.

Les hépatites B et C : 1ère cause de carcinome hépatocellulaire

Les virus de l’hépatite B (VHB) et de l’hépatite C (VHB) peuvent entraîner une infection chronique du foie. Cela augmente alors le risque de fibrose chez le malade, puis de cirrhose et en conséquence, de cancer. “Pour cette raison, les personnes atteintes d’hépatite chronique B ou C font l’objet d’un suivi médical régulier”, avance la Fondation ARC.

Pour prévenir ce type d’infection, il est possible de se faire vacciner contre le VHB mais pas contre le VHC. Néanmoins, ces deux virus étant transmissibles par le sang, il est notamment recommandé de toujours mettre un préservatif en cas de rapports sexuels à risque, de ne partager aucun matériel utilisé pour l’usage de drogues (ni tout autre matériel tranchant et d’hygièene tels que les rasoirs ou encore la brosse à dents) et de ne pas se faire tatouer ou piercer chez un vendeur à la sauvette.

La consommation d’alcool augmente les lésions du foie

Autre facteur de risque évitable du cancer du foie : les boissons alcoolisées. “La consommation d’alcool entraîne une accumulation de graisse dans le foie, puis la formation de lésions qui évoluent en cirrhose.” Dès que la consommation dépasse un verre par jour, le risque augmente de façon linéaire. En France, l’alcoolisme chronique est la principale cause de cancer du foie.

L’exposition répétée à certaines substances toxiques pour le foie

Le tabagisme augmente le risque de développer de nombreux cancers, dont le cancer du foie. D’autres composés chimiques ou naturels peuvent également s’avérer toxiques pour l’organe. C’est notamment le cas de “l’aflatoxine B1 qui est produite par un champignon de type Aspergillus et qui prolifère dans le maïs, les cacahuètes ou encore les graines de coton, cultivés dans les pays chauds et humides d’Asie et d’Afrique subsaharienne” ; et des anabolisants stéroïdes consommés par certains sportifs pour augmenter la masse musculaire.

La maladie du foie gras, en constante augmentation dans le monde

La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD), ou maladie du foie gras, est une accumulation de triglycérides dans les hépatocytes (cellules du foie), associée à une inflammation de l’organe. Cette maladie chronique concernerait plus de 200.000 personnes en France, selon l’Inserm. Les traitements peuvent ralentir la maladie, mais l’inflammation ne se guérit pas et ne cesse de s'aggraver au fil du temps, causant 80 % des cirrhoses non alcooliques.

Plusieurs déséquilibres métaboliques peuvent provoquer un excès de graisses dans le foie : le diabète, le surpoids ou encore l’obésité. Récemment, une étude a également montré un lien de causalité entre la stéatose hépatique non alcoolique et une surexposition aux PFAS. Ces substances chimiques perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées seraient ainsi à l’origine de la hausse des cas de maladie du foie gras dans le monde. On les retrouve dans des emballages alimentaires (boîtes à pizza, cartons à pop corn et autres papiers cirés), les poêles anti-adhésives, mais aussi dans certains cosmétiques, vêtements (en particulier ceux utilisés pour l’extérieur) et produits de bricolage (peintures, vernis, etc).

L’hémochromatose héréditaire qui conduit à un stockage excessif du fer

L’hémochromatose héréditaire est une pathologie génétique qui augmente le stockage du fer circulant dans le sang par le foie, conduisant à une surcharge de l’organe. “Cet excès de fer sur le long terme provoque une inflammation du foie qui, si elle n’est pas prise en charge, peut conduire à une cirrhose et à un cancer”, alerte l’Institut national du cancer. Quand la maladie est dépistée et prise en charge, elle n’entraîne généralement pas de complication.

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