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Graisse corporelle

L’activité physique affecte différemment les garçons et les filles

Par Geneviève Andrianaly

Être plus actif n'aide pas les filles à perdre de la graisse corporelle. En revanche, un lien entre le niveau d’activité physique et la silhouette a été établi chez les garçons.

SerrNovik/iStock
L’activité physique correspond à tous les mouvements que l’on effectue dans le cadre des loisirs, sur le lieu de travail ou pour se déplacer d’un endroit à l’autre.
Les garçons, dont la proportion de graisse corporelle augmentait, devenaient plus sédentaires.

Le sport présente des avantages majeurs pour la santé, mais ses effets diffèrent selon le sexe du pratiquant, selon une étude publiée dans la revue International Journal of Obesity. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs de l’université norvégienne de sciences et de technologie ont examiné l’association entre la graisse corporelle et le niveau d’activité physique chez les garçons et les filles.

Aucune "une diminution de la graisse corporelle chez les filles"

Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont recruté 809 enfants et les ont suivis de 6 ans jusqu’à 14 ans. L’équipe faisait un point avec chaque enfant tous les deux ans. "L'activité physique et la sédentarité ont été enregistrées par des accéléromètres, et la graisse corporelle a aussi été évaluée", précise les auteurs.

D’après les chercheurs, le niveau d'activité physique affecte différemment les deux sexes. "Chez les filles, nous n'avons trouvé aucun lien entre leur activité physique et la quantité de graisse corporelle. Une augmentation de l'activité physique n'a pas entraîné une diminution de la graisse corporelle chez les filles", a déclaré Tonje Zahl-Thanem, auteur de l’étude, dans un communiqué.

Une réduction de la graisse corporelle seulement à l’adolescence

Pour les garçons, les résultats étaient différents. La quantité de graisse corporelle influençait leur activité physique. Selon les scientifiques, un indice de masse corporelle élevé à l'âge de 8, 10 et 12 ans chez les garçons entraînait une diminution de l'activité physique deux ans plus tard.

D’après les résultats, les garçons perdaient de la graisse corporelle, mais uniquement après avoir atteint l'adolescence. "Nous avons constaté que les garçons qui sont plus actifs physiquement à l'âge de 12 ans ont une proportion plus faible de graisse corporelle à l'âge de 14 ans. Ce n'était pas le cas à un stade de développement antérieur", a expliqué Silje Steinsbekk, co-auteur des travaux.

Comment expliquer ces différences entre les sexes ?

Les auteurs ont suggéré que les personnes présentant un indice de masse corporelle élevé étaient plus lourdes et devaient plus d’efforts durant une activité physique, ce qui pourrait expliquer pourquoi les garçons dont la masse graisseuse augmente deviennent moins actifs avec le temps. "Ici, nous ne pouvons que spéculer, mais les garçons sont généralement plus actifs physiquement que les filles, donc lorsque les garçons réduisent leur niveau d'activité, l'impact physique est plus important", a précisé Silje Steinsbekk.

Selon l’équipe, les enfants ayant un poids important sont moins satisfaits de leur corps. L’insatisfaction corporelle était associée à une moindre activité physique chez les garçons, mais pas chez les filles. Il se pourrait également que les filles soient plus enclines à maintenir une activité physique lorsque leur proportion de graisse corporelle augmente, car elles accordent plus d'attention à leur apparence.