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Virus

Variole du singe chez l’enfant : faut-il s’en inquiéter ?

Par Margot Montpezat

Alors que la variole du singe n’avait auparavant touché que des adultes, un enfant a été infecté. Les autorités sanitaires restent rassurantes sur ce virus.

Irina Starikova/istock
L’agence régionale de santé d’Ile de France a signalé le premier cas de variole du singe touchant un enfant dans le pays.
Pour l’instant, aucun traitement ni aucune vaccination préventive ne sont recommandés par les autorités de santé pour les enfants.

Un élève d’école primaire en Ile-de-France a été infecté par la variole du singe mais "il ne présente aucun signe de gravité", a assuré l’Agence Régionale de Santé (ARS) par communiqué samedi soir.

Surinfections

En Afrique de l’Ouest où la maladie est endémique, les cas de variole du singe sont plus graves chez les enfants notamment à cause des surinfections qui peuvent être responsables de la mortalité.

En effet, les enfants ont tendance à se gratter davantage les boutons provoqués par la maladie que les adultes et connaissent donc plus de complications, qui sont mal prises en charge dans les pays où l’accès aux soins est limité, contrairement à la France.

Chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, la variole du singe peut cependant se compliquer de plusieurs manières:

- éruption majeure (plus de 100 vésicules) pouvant parfois générer des surinfections ou infections généralisées,

- problèmes digestifs ou ORL (avec compressions locales),

- atteinte des yeux (atteinte cornéenne),

- complications neurologiques (signes encéphalitiques),

- formes graves au niveau pulmonaire (pneumopathie).

Chaîne de contact

L’ARS Île-de-France et les équipes de Santé publique France indiquent avoir "immédiatement débuté les investigations afin de retracer au plus vite la chaîne de contacts de l’enfant. Un cas probable a été identifié au sein de la même fratrie".

La variole du singe se transmet par contact avec les lésions qui peuvent apparaître sur les muqueuses génitales et dans ce cas, elle a lieu lors du rapport sexuel - ce qui expliquerait les cas déclarés chez des hommes adultes (les dernières données de Santé Publique France font état de 330 cas).

Mais les lésions peuvent apparaître aussi sur les mains, les pieds, parfois le visage et dans la bouche: il est possible d’être contaminé en touchant les boutons et les lésions d’une autre personne.

Ainsi, les caractéristiques et la contagiosité de cette maladie font qu’elle peut également toucher des enfants dans un cadre familial par le partage des linges, pièces de vie, par les couverts, notamment.

Recommandations

Des mesures ont été prises avec l’Education Nationale et un message a été adressé aux parents des enfants contacts à risque de l’école fréquentée par l’enfant, afin de suivre les recommandations suivantes :

- Surveiller l’apparition de symptômes (fièvre, éruption cutanée) et solliciter le 15 en cas de besoin;

- Se voir proposer une consultation afin de faire bénéficier à l’enfant d’une vaccination si celle-ci est jugée nécessaire par le médecin;

- En l’absence de symptômes, et en l’état des connaissances, il n’y a pas de risque connu de contagion.

Aucune mesure n’est donc nécessaire pour l’enfant (ni isolement, ni adaptation des activités) ni pour les autres membres de la famille.

Pas une urgence sanitaire mondiale

Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé, samedi 26 juin, que la flambée de cette maladie n'était pas une urgence sanitaire mondiale :

Pour le monde, l’événement ne constitue pas une urgence de santé publique de portée internationale, qui est le niveau d’alerte le plus élevé de l’OMS” a-t-il indiqué.

Les autorités sanitaires rappellent que “les cas en France et en Europe sont bénins” et que “le risque de transmission est évalué comme faible”.

"Son taux de mortalité reste globalement bas", assure d'ailleurs Santé Publique France puisqu'il "est inférieur à 10% dans les cas observés à travers le monde".