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Erreur médicale

Ablation de la vessie et de la prostate suite à une erreur de diagnostic : l’hôpital condamné

Par Diane Cacciarella

Un patient victime d’une erreur médicale a obtenu réparation de son préjudice grâce à la cour administrative de Nantes. 

Drazen Zigic/istock
Le chiffre exact est difficile à évaluer mais, chaque année en France, plusieurs milliers de patients sont victimes d'une erreur médicale.
Une erreur médicale est un événement indésirable grave qui provoque des conséquences graves pour le patient et dont la faute revient au corps médical ou à un aléa.

Il vient d’obtenir 187 963 euros… La cour administrative de Nantes a décidé de réévaluer l’indemnisation d’un patient victime d’une erreur médicale. Pour les juges, le préjudice subi est aussi bien esthétique, sexuel que professionnel. Aujourd’hui, il est âgé de 47 ans mais l’histoire remonte à plus de 10 ans.

Ablation de la vessie et de la prostate…

En juin 2011, le patient était âgé de 36 ans. À l’époque, selon le site Actu.fr, il remarque du sang dans ses urines et décide de se rendre à l’hôpital de Quimper, dans le Finistère. Les médecins lui font passer un neuroscanner. À la vue des résultats, ils estiment qu’il est atteint d’une tumeur à la vessie. Ils lui prescrivent trois séances de chimiothérapie et décident quelques mois plus tard, en décembre de la même année, de réaliser une lourde opération : l’ablation de la vessie et de la prostate de ce patient. 

…à cause d’une erreur de diagnostic

Mais il semblerait que les médecins aient fait une erreur de diagnostic… C’est en tout cas l’avis de ceux qui ont pris le patient en charge par la suite, dans un hôpital parisien. En effet, l’analyse des prélèvements a remis en cause le diagnostic de cancer établi à Quimper. En réalité, il aurait été atteint d’un pécome vésical de forme très rare… Une maladie si rare que seulement cinq cas sont connus dans la littérature scientifique. 

En réalité, le patient était atteint d’une maladie bénigne

Par la suite, le patient s’est installé à Nancy, où le CHU a continué sa prise en charge. En octobre 2014, les professionnels de santé de cet établissement ont estimé que la pathologie dont il souffrait n’était pas grave… Et qu’elle n’aurait pas dû engendrer une ablation de la vessie et de la prostate.

Réparer le préjudice subi par la justice

Mais aucun retour en arrière n’est possible avec ce type d’intervention… Et les conséquences subies sur sa vie personnelle et professionnelle ne peuvent être médicalement réparées : il ne travaille plus et souffre de dysfonction érectile et de fuites urinaires. Face à cette injustice, il a donc décidé de saisir les tribunaux. Initialement, il réclamait une indemnisation de 815 336 euros. Le 4 juin 2020, le tribunal administratif de Rennes a condamné l’établissement à verser 183 213 euros au patient et 60 398 euros à la Caisse primaire d’Assurance maladie. En novembre dernier, la cour administrative d’appel de Nantes a changé cela : l’indemnisation pour le patient a été réévaluée à 187 963 euros.