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Mauvais cholestérol

Statines : en cas d’arrêt, attention au cœur !

Par Mathilde Debry

Alors que, depuis quelques années, les statines font l’objet d’une défiance accrue, des chercheurs apportent de nouveaux éléments susceptibles d'éclairer la prescription de ces médicaments anti-cholestérol. 

Photodjo / istock.
Les statines (ou inhibiteurs de la HMG-CoA réductase) forment une classe d'hypolipémiants, utilisés comme médicaments pour baisser la cholestérolémie.
Consommées par 220 millions de patients, les statines font partie des médicaments les plus vendus au monde.

Faut-il maintenir les personnes âgées souffrant de cholestérol sous statines ? Pour répondre à cette question qui divise le corps médical, des chercheurs ont mené un essai de grande ampleur, dont les résultats viennent d’être publiés dans le JAMA.

Un suivi sur cinq ans

"La prise de statines est courante chez les personnes âgées", expliquent les scientifiques en introduction. "Mais les incertitudes quant à leurs bénéfices sur le long terme poussent certains médecins à envisager l’arrêt de ce traitement, et ce même s’il existe peu de preuves pour étayer cette décision", poursuivent-ils.

Pour pallier ce manque des données, ils ont analysé l’évolution médicale de 67 418 Danois traités depuis plus de cinq ans par statines. Tous étaient âgés de 75 ans et plus, et ont été suivis de 2011 à 2016. Certains avaient des antécédents de maladies cardiovasculaires, d’autres non. L’objectif était "d’évaluer l'association entre l'arrêt des statines et le taux d'événements cardiovasculaires indésirables majeurs (MACE), soit par exemple un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral", précisent les scientifiques.

Un taux significativement plus élevé de graves problèmes cardiovasculaires

Résultat : quelques soient les antécédents médicaux des membres de la cohorte, l'arrêt des statines a été associé à un taux significativement plus élevé de graves problèmes cardiovasculaires par rapport à la poursuite du traitement. "Des preuves plus solides sont nécessaires pour tirer des conclusions définitives de ces résultats", concluent cependant avec prudence les chercheurs, qui militent pour le lancement de nouveaux essais cliniques randomisés.