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Covid-19

Variant Omicron : le risque de réinfection serait plus élevé

Par Geneviève Andrianaly

Les risques de contracter une nouvelle fois la Covid-19 augmenteraient considérablement à cause du variant Omicron. C’est ce que suggère une étude réalisée par des scientifiques sud-africains.

DeSid/iStock
Le variant Omicron, qui circule désormais dans au moins 23 pays, pourrait probablement échapper aux anticorps qui ciblent le variant Delta et à ceux développés après la vaccination.
Le risque de contracter une nouvelle fois la Covid-19 serait trois fois supérieur par rapport aux vagues liées aux souches Beta et Delta.
La souche sud-africaine pourrait entraîner des formes moins sévères que le variant Delta.

Il inquiète les autorités, au point qu'en France une réunion du conseil de défense est prévue lundi avec peut être à la clé l'annonce de nouvelles restrictions. Le variant Omicron, aussi appelé "B.1.1.529", a été identifié pour la première en Afrique du Sud, le 24 novembre. Cette souche de la Covid-19 circule désormais dans au moins 23 pays, dont 9 cas enregistrés à ce jour dans notre pays. Si le variant Omicron est actuellement au cœur des préoccupations, c'est à cause de son nombre exceptionnellement élevé de mutations. En clair, celles-ci pourraient permettre au virus d'infecter à plusieurs reprises une même personne avec un système immunitaire défaillant.

"On croit que la seule façon pour le virus d’avoir acquis autant de mutations est d’avoir été dans un environnement clos pendant une longue période, probablement le corps de quelqu’un qui a subi une infection à longue durée", a expliqué, à Sciences et Avenir, la virologue Jinal Bhiman de l’Institut sud-africain des maladies infectieuses (NCID). La spécialiste a révélé que le variant Omicron pourrait probablement échapper aux anticorps qui ciblent le variant Delta et à ceux développés après la vaccination. Elle a indiqué que, pour l’heure, il était encore trop tôt pour déterminer la virulence de cette souche sud-africaine.

Un risque de réinfection accru

Le variant Omicron figure dans la liste des souches "préoccupantes" dressée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). "Les premiers éléments semblent indiquer qu’il présente un risque accru de réinfection par rapport à d’autres variants préoccupants", a signalé l’organisation dans un communiqué paru le 26 novembre. Une étude, publiée sur le site de pré-publication medRxiv le 2 décembre, a aussi mis en évidence que le variant Omicron accroîtrait le risque de réinfection.

Cette recherche, réalisée par des chercheurs sud-africains, s’appuie sur une analyse de 35.670 réinfections identifiées chez près de 2,8 millions de personnes ayant été testées positives en Afrique du Sud. Juliet Pulliam, de l’université sud-africaine Stellenbosch, et auteure principale de l’étude, a précisé sur Twitter que les scientifiques n’avaient pas d’informations concernant le statut vaccinal de ces patients.

Les chercheurs ont constaté que le variant Omicron était associé à une augmentation du risque de réinfection. "Le rapport de risque estimé pour la réinfection par rapport à la première contamination pour la période du 1er novembre 2021 au 27 novembre 2021 était de 2,39", peut-on lire dans les travaux. En clair, le risque de contracter une nouvelle fois la Covid-19 serait près de trois fois supérieur par rapport aux vagues liées aux souches Beta et Delta. "Le variant Omicron est associé à une capacité substantielle d'échapper à l'immunité d'une infection préalable", ont conclu les auteurs de l’étude qui n’a été encore vérifiée par des pairs.

Des formes moins sévères

Selon la virologue Jinal Bhiman, le variant Omicron pourrait toutefois entraîner des formes moins sévères que le variant Delta, "auquel cas cela pourrait être une bonne nouvelle qu’il le remplace." D’après, Anne von Gottberg, spécialiste des maladies infectieuses à l’Institut national sud-africain des maladies transmissibles (NICD), les patients ayant contracté une nouvelle fois la Covid-19, à cause de la souche sud-africaine, auraient des symptômes moins graves.