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Grossesse

Les IST aggraveraient le risque de naissances prématurées

Par Geneviève Andrianaly

Hypertension, diabète, hématome-rétroplacentaire… Les causes d’un accouchement prématuré sont multiples. D’après une récente étude, les infections sexuellement transmissibles seraient également associées à un risque élevé de donner naissance trop tôt. 

gorodenkoff/iStock
Les femmes atteintes de chlamydiose, de gonorrhée et de syphilis seraient 1,03, 1,11 et 1,17 fois plus susceptibles d’accoucher prématurément que les femmes ne souffrant pas d’infections sexuellement transmissibles.
Les agents infectieux pourraient remonter dans le vagin et dans le col de l'utérus et entraîner l'apparition de la chorioamnionite, une infection de la cavité amniotique (placenta, utérus) qui survient le plus souvent après la rupture de la poche des eaux

Plus d’un million. C’est le nombre de personnes qui contractent une infection sexuellement transmissible (IST) chaque jour, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ces infections sont causées par des bactéries, des virus et des parasites. Ces dernières se transmettent principalement lors de relations sexuelles. Les plus fréquentes sont la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose, la trichomonase, l’hépatite B, l’herpès génital, le VIH et le papillomavirus humain (VPH). Dans certains cas, elles peuvent avoir un impact sur la santé reproductive. Elles peuvent en effet entraîner une inflammation pelvienne, une stérilité ou une transmission des infections de la mère à l’enfant. Autre conséquence des IST : un accouchement prématuré, selon des chercheurs de l’université de l’Iowa aux États-Unis. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont réalisé une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique JAMA Network le 29 novembre.

Un lien entre les IST et les naissances prématurées

Pour les besoins de leurs travaux, les scientifiques ont analysé les déclarations de naissance faites aux États-Unis entre 2016 et 2019. Leurs recherches incluent plus de 14 millions de mères et d’enfants. L’équipe de chercheurs a également récolté des données sur les infections à chlamydia, les gonorrhées et les syphilis avant ou pendant la grossesse. Parmi les femmes ayant accouché, 267.260 avaient la chlamydiose, 43.147 avaient contracté la gonorrhée et 16.321 étaient atteintes de syphilis. Quant aux nouveau-nés, 1.146.800 étaient des prématurés. Pour rappel, un enfant est considéré comme prématuré s’il naît avant 37 semaines révolues de grossesse. Les scientifiques ont examiné l’association entre les infections sexuellement transmissibles et le risque de naissances prématurées.

Les auteurs de l’étude ont découvert que le taux d'accouchement prématuré était de 9,9 %, 12,2 % et 13,3 % chez les femmes infectées par la chlamydiose, ayant contracté la gonorrhée et souffrant de la syphilis. Ils ont constaté que les mères atteintes de chlamydiose, de gonorrhée et de syphilis étaient 1,03, 1,11 et 1,17 fois plus susceptibles d’accoucher prématurément que les femmes ne souffrant pas d’infections sexuellement transmissibles. Les chercheurs ont conclu que les IST augmentaient le risque de naissances prématurées. 

Les agents infectieux remonteraient dans l’appareil reproducteur féminin

Les scientifiques n’ont pas cherché à savoir exactement comment le fait de souffrir d'IST avant ou pendant la grossesse pouvait affecter la durée de la grossesse. Cependant, ils avancent quelques idées. D’après eux, les bactéries, les virus et les parasites pourraient remonter dans le vagin et dans le col de l'utérus et engendrer l'apparition de la chorioamnionite, une infection de la cavité amniotique (placenta, utérus) qui survient le plus souvent après la rupture de la poche des eaux.

"Les femmes enceintes souffrant d'infections sexuellement transmissibles avant ou pendant la grossesse pourraient bénéficier d'une prévention ciblée sur les naissances prématurées", soulignent-ils.