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QUESTION D'ACTU

Dépression, anxiété, TDAH...

Comment le microbiome des nourrissons impacte le comportement des petites filles et petits garçons

Cette étude, qui est la première à s’intéresser à l’association entre la composition du microbiome du nourrisson et les troubles du comportement chez les enfants, met en lumière les différences qui existent entre petites filles et petits garçons.

Comment le microbiome des nourrissons impacte le comportement des petites filles et petits garçons kieferpix/iStock




L'ESSENTIEL
  • Dès la naissance, la comportement du microbiome intestinal joue un rôle dans le développement des neurocomportements des jeunes enfants.
  • Toutefois, les modifications du microbiome se produisent bien avant l'apparition de troubles comme l'anxiété ou la dépression.
  • La composition du microbiome intestinal influence différemment les filles et les garçons, montre aussi l'étude.

Le microbiome intestinal, c’est-à-dire l’écosystème dans lequel évoluent les microorganismes du tractus digestif humain, n’influence pas uniquement notre santé digestive. De nombreuses études ont documenté le lien qu’il existe entre microbiome intestinal et le développement de comportements comme la dépression, l’anxiété ou encore le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Mais jusqu’à présent, il n'y a eu que peu ou pas de données humaines permettant de caractériser le rôle du microbiome pendant la petite enfance en relation avec ces résultats chez les enfants, et comment ils peuvent différer chez les garçons et les filles.

C’est désormais chose faite avec cette étude menée par l’université de Dartmouth (États-Unis) et publiée dans la revue Pediatric Research.

"Une grande partie des recherches antérieures ont porté sur des participants présentant déjà des symptômes de dépression ou d'anxiété, explique ainsi Hannah Laue, première autrice de l'étude. Nous voulions regarder très tôt, avant que ces comportements ne s'expriment, pour voir si nous pouvions établir si le microbiome influençait le neurocomportement ou si c'était l'inverse."

Se concentrer sur la petite enfance a également permis aux chercheurs d'étudier une fenêtre de temps critique, lorsque le cerveau peut être particulièrement sensible aux changements dans le microbiome.

Un lien entre microbiome et développement comportemental

Pour déterminer si les différences dans le microbiome du nourrisson influençaient le comportement neurologique, et si ce comportement variait chez les garçons et les filles, l'équipe a utilisé une étude de cohorte des naissances du New Hampshire. Créée en 2009, elle permet d’étudier le rôle des facteurs environnementaux sur les résultats de la grossesse et du nouveau-né.

Pour l'étude, les chercheurs ont analysé les échantillons de selles de 260 nourrissons lorsque ces derniers avaient six semaines, un an et deux ans. Ils ont ainsi pu caractériser les espèces de microbes présentes dans l'intestin de chaque participant et leurs fonctions. Ils ont ensuite utilisé un instrument appelé Behavioral Assessment System for Children, qui mesure un large éventail de comportements cliniques et adaptatifs chez les enfants et les jeunes adultes, pour évaluer leur développement comportemental.

Des différences dans le comportement des filles et des garçons

Les chercheurs ont pu constater que les modifications du microbiome se produisaient bien avant les changements comportementaux. Ils ont aussi remarqué que les microbiomes des nourrissons et des jeunes enfants étaient bien liés à des neurocomportements tels que l'anxiété, la dépression, l'hyperactivité et les comportements sociaux, et ce de manière spécifique au temps et au sexe.

"Par exemple, nous avons constaté qu'une diversité accrue dans l'intestin était meilleure pour les garçons, ce qui signifie qu'elle était associée à moins de comportements comme l'anxiété et la dépression, mais pas chez les filles", explique la Pre Laue. Selon la chercheuse, la diversité de micro-organismes présents dans le microbiome pouvait être bénéfique pour les garçons, mais pas pour les filles. "Nous avons également constaté des différences dans certaines espèces de bactéries et dans les fonctions essentielles qu'elles remplissent - comme la synthèse de la vitamine B - qui étaient également liées à ces résultats."

"Nous espérons que les résultats éclaireront les études futures qui pourront examiner un peu plus en profondeur certains de nos résultats spécifiques et clarifier s'ils pourraient être développés en tant que probiotiques ou d'autres types d'interventions telles que la promotion de l'allaitement", conclut Hannah Laue.

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