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Détresse psychologique

Pendant la pandémie, l’augmentation du temps d’écran est liée à la détresse mentale

Par Charlotte Arce

Pendant la pandémie de Covid-19, les jeunes adultes ayant augmenté leur temps d’écran sont ceux les plus susceptibles de développer de l’anxiété et une dépression.

Pheelings Media/iStock
L'étude, menée auprès d'adultes de 18 à 28 ans, montre que plus le temps passé devant les écrans est important, plus le risque de détresse psychologique est grand.
7 jeunes adultes sur 10 ont déclaré souffrir de dépression et/ou d'anxiété. 3 sur 10 souffrent de syndrome de stress post-traumatique.

Couvre-feu ou confinement, restrictions sociales, facultés fermées, éloignement familial, difficultés financières… Depuis le début de la crise de la Covid-19 a touché de nombreux étudiants dans le monde entier. Pour beaucoup, le moral est au plus bas et leur santé mentale inquiétante. Beaucoup souffrent de solitude, d’anxiété et même de dépression.

Selon une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l'école de médecine de Saint James, sur l'île de Saint Vincent, dans les Caraïbes, cette détresse psychologique des jeunes adultes est à corréler avec l’augmentation du temps passé devant un écran. Ces nouveaux travaux sont présentés au World Microbe Forum, qui se déroule en ligne du 20 au 24 juin.

"Cette étude montre que la pandémie n'a pas seulement affecté les personnes physiquement, mais aussi émotionnellement et mentalement, certains groupes étant plus touchés que d'autres, explique Michelle Wiciak, autrice de l'étude. Cela réaffirme qu'il existe un besoin accru de soutien en matière de santé mentale pendant les périodes désastreuses."

Une hyperconnexion qui engendre stress, angoisse et dépression

Parmi les 294 jeunes adultes âgés de 18 à 28 ans ayant participé à l’étude, près de la moitié ont déclaré souffrir d’une dépression légère ou modéré depuis le début de l’épidémie de Covid-19. 70 % d’entre eux ont présenté une dépression légère ou grave. 70 % des participants ont également déclaré souffrir d'une anxiété légère à sévère, et un peu plus de 30 % pourraient également être concernés par le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

L'utilisation du temps d'écran n'était pas différente entre les femmes et les hommes participants. En revanche, les chercheurs ont noté des différences sexuées dans les scores moyens de dépression, d'anxiété et de détresse dues à la pandémie : les femmes semblent plus touchées que les hommes.

Selon Michelle Wiciak, "cette étude est unique en ce qu'elle a évalué l'état de santé mentale en fonction du temps passé devant un écran". "Comme la pandémie a déplacé le travail et l'éducation vers l'Internet, nous voulions mieux comprendre l'impact de cette transition. Nous avons trouvé des résultats inattendus, ouvrant potentiellement la voie à de futures recherches et à divers facteurs de protection, qui peuvent être essentiels pour maintenir une personne en bonne santé pendant des périodes tumultueuses", conclut-elle.

Selon une étude publiée par l’association Addictions France en avril dernier, 6 Français sur 10 ont augmenté leur temps d’écrans récréatifs depuis le début de la crise sanitaire et un quart d’entre eux passe au moins 6 heures par jour devant un écran pour se divertir. Cette hyperconnexion est encore plus forte chez les étudiants : 3 sur 4 ont ainsi déclaré avoir augmenté le temps passé devant un écran, en dehors de leurs études.