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Médecine

Thérapies complémentaires : l’alerte de l’Académie de médecine

Par Jean-Guillaume Bayard

L’Académie nationale de médecine appelle à un encadrement des thérapies complémentaires et alternatives qui viennent compléter l’offre de soins conventionnelle.

g-stockstudio/iStock
L'Académie de médecine rappelle qu’une thérapie complémentaire n'est pas une médecine complémentaire et ne bénéficie pas du même soutien scientifique.
Elle demande aux pouvoirs publics d’agir pour encadrer ces pratiques et ne pas laisser les dérives s’accumuler.
Elle souhaite également que ces thérapies soient enseignées dans les Facultés.

Il faut encourager le développement des thérapies complémentaires et contrôler les dérives thérapeutiques. L’Académie de médecine a appelé le 7 juin, dans un communiqué, dernier à mieux cadrer les thérapies complémentaires et alternatives qui viennent compléter l’offre de soins conventionnelle. Celles-ci “répondent à des attentes de patients non satisfaites par l’offre de soins conventionnelle, ce dont il faut prendre acte”, note l’Académie.

Être confirme aux règles de l’éthique médicale

Le problème, regrette l’Académie, et que ces thérapies sont trop peu encadrées et que le risque de dérives potentielles s’en trouve ainsi grandit. Les premiers perdants ce sont “les patients, en particulier du fait de retards diagnostiques ou d'un échappement à des soins médicaux indispensables”, déplore-t-elle. Bien que d’autres acteurs, comme les universitaires ou des associations, œuvrent pour développer ce domaine, ils ne peuvent pas se constituer en agence. “Favoriser l'essor de pratiques bénéfiques hors de la médecine conventionnelle, impose de protéger les citoyens de toutes dérives”, insiste-t-elle.

Dans son communiqué, l’Académie de médecine rappelle “qu’une thérapie complémentaire n'est pas une médecine complémentaire”. Cela signifie que celle-ci ne bénéficie pas du soutien scientifique comme le fait la médecine. “La médecine est enseignée dans les Facultés de médecine, le corpus médical reposant sur des données scientifiques (physiopathologie des maladies, mécanisme d'action des traitements, efficacité étayée par des études statistiques)”, écrit-elle. Ainsi, si toute forme de thérapie complémentaire doit être déployée, celle doit être conforme aux règles de l’éthique médicale.

Enseigner les thérapies complémentaires dans les universités

Pour l’Académie, il appartient désormais aux pouvoirs publics d’agir pour encadrer ces pratiques et ne pas laisser les dérives s’accumuler. “Cet encadrement doit être assorti d'un effort substantiel de travaux scientifiques visant à évaluer ces pratiques conformément aux règles de l'art, ainsi que d'une homogénéisation et d'une crédibilisation de l'offre de formation dans ce domaine”, poursuit-elle.

Enfin, cette dernière plaide pour incorporer les thérapies complémentaires dans les universités. Cela permettra alors aux professionnels de santé de “conseiller les patients en toute transparence et objectivité”, conclut-elle.