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Innovation

Médecine intégrative : ce que cela change pour le patient

Une révolution est en marche dans le secteur de la santé. Les experts parlent de médecine intégrative et de patient autonome. Où en sont les avancées en la matière sur le territoire français ? 

Médecine intégrative : ce que cela change pour le patient verbaska_studio/iStock




Compte tenu de l’explosion des coûts de santé, une transition d’une logique de volume à une logique de valeur est en train de s’opérer dans le secteur afin de valoriser la prévention, des traitements mieux adaptés et l’efficacité du système de soins. Ce défi qui vise à remettre l’humain au centre du système de santé pourra être relevé grâce aux nouvelles technologies et avec l’aide d’un patient prêt à participer à cette révolution. Les experts parlent donc de médecine intégrative et de patient autonome. A quel stade en est-on à l’heure actuelle ? 

Aujourd’hui, la médecine ne s’appuie pas suffisamment sur des données en vie réelle. L’utilisation de certaines nouvelles technologies pour faire circuler les données des patients (radio, analyses, résultats génétiques) en temps réel permettra d’être davantage proactif pour prévenir les maladies, établir des diagnostics plus judicieux et mieux gérer la prescription de médicaments. 

La généralisation de la télé-médecine aura pour but d’éviter au patient de passer des heures en salle d’attente pour une consultation de dix minutes. Par ailleurs, qu’il s’agisse d’une bague connectée pour mesurer son sommeil, de dispositifs implantables pour mesurer les taux d’alcoolémie ou le taux de sucre dans le sang, ou encore d’enregistrement en temps réel à l’intérieur du corps du patient pour évaluer l’efficacité d’un traitement, de nombreux outils se mettent en place pour faciliter le suivi à distance du patient. Ces évolutions poussent ce dernier à être acteur de son parcours de soin, et non plus passif en attente de sa visite chez le médecin. 

Smartphones et plateformes de suivi des patients 

Dorénavant, le patient sera en possession de ses propres informations de santé. Il pourra décider de participer aux études et de s’informer sur les nouveaux protocoles et progrès de la recherche grâce à son smartphone.

“Tous les centres de lutte contre le cancer font l’acquisition d’une plateforme de suivi des patients, cela n’est pas élitiste, c’est la médecine du futur. Quand on voit que les patients âgés sont de plus en plus outillés en terme d’informatique et de smartphones, on voit que cela s’adresse désormais à l’ensemble des personnes malades”, explique à Fréquence Médicale dans une émission sur le sujet le docteur Florian Scotté, qui dirige le département d’oncologie médicale et de soins de support à l’hôpital Foch. Rappelons qu’à l’heure actuelle, 77% des Français disposent d’un smartphone.

Pour tester ce nouveau système de médecine intégrative, le fonds Patient autonome a été lancé en janvier 2018 par la banque Bpifrance. Il s’intéresse aux nouveaux usages à forte valeur médicale qui vont révolutionner la médecine grâce au numérique : le diagnostic (intelligence artificielle, deep/machine learning), la surveillance de la maladie en temps réel, la prise en charge d’un patient (consultation de suivi à distance), et l’efficacité de son parcours de soins. 

Mieux s’occuper de chacun de façon globale  

En matière de parcours de soins, l’Hexagone se situe également en pôle position avec la thérapie intégrative. En France, les centres Léon Bérard, Bergonié, Claudius Regaud, Curie, Gustave Roussy et l’AP-HP ont tous lancé des programmes de ce genre, que ce soit des ateliers d’art thérapie, de jardinage, de sport, des consultations d’ostéopathie, d’acupuncture, de nutrition…

En 2018, l’Institut Rafaël a été créé avec pour objectif pionnier d’unir en un même lieu les soins de l’après-cancer : les thérapies intégratives dispensées par une équipe à 70 patients, la recherche et l’évaluation ainsi que la formation pour structurer un écosystème d’innovation humaniste, destiné à mieux s’occuper de chaque individu de façon globale et à favoriser le partage des compétences de chacun. 

“Les parcours de soins sont très performants aujourd'hui, mais il nous manque l'accompagnement, donc on a intégré tous les acteurs paramédicaux qui vont donner du temps, et le temps, c’est de la qualité. On a les a intégrés dans un parcours complet et on a pas du tout scindé les médecins et la technique et le patient et les paramédicaux, donc cette oncologie intégrative est la seule façon que l’on pense performante pour prendre en charge les patients fragilisés par le cancer”, explique le docteur Alain Toledano, cancérologue, radiothérapeute à la clinique Hartmann et président de l’Institut, à Fréquence Médicale dans une émission réalisée sur le sujet. 

Un système généralisé avant 2030 ? 

Dans le détail, une coordinatrice de parcours de soins guide le malade pour à travers ses activités. Tous les intervenants sont en lien de façon à pouvoir le réorienter si besoin et à faire en sorte que le parcours de soins soit cohérent. Depuis l’ouverture du centre, 1 000 patients ont été accueillis. L’objectif à terme est d’en recevoir 3000 chaque année. “On traite les patients d’où qu’ils viennent, contrainte de nos capacités d’accueil qui va être déterminant”, explique le docteur Alain Toledano dont l’institut travaille avec des soutiens privés, des entreprises comme La Poste ou encore la région Ile-de-France. 

Pour les experts, la France constitue donc une terre d’expérimentation évidente pour cette révolution médicale. Le patient français devient quant à lui l’acteur d’un parcours de soin efficace, modélisable et exportable probablement avant 2030, espèrent-ils.

Voir ci-dessous la vidéo de Fréquence Médicale sur la médecine intégrative et le patient autonome : 

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