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Fratrie

Maladies cardiaques : la composition de la famille peut prédire les risques

Par Jean-Guillaume Bayard

Pour éviter les risques de maladies cardiaques, mieux vaudrait être l’aîné et ne pas avoir plus de quatre frères et sœurs.

Liderina/iStock
Ceux qui n'ont qu'un seul ou deux frères et sœurs seraient les moins à risque, devant les enfants uniques et les familles de plus quatre enfants.
Le sexe a son importance et les filles aînées seraient plus protégées que les aînés garçons.

La génétique et le mode de vie sont deux facteurs qui affectent la santé cardiaque. Selon des chercheurs suédois, la taille de la famille et l’ordre de naissance joueraient aussi un rôle. Leur étude, parue le 25 mai dans la revue BMJ Open, suggère que l’aîné est celui qui est le plus protégé. Par contre, avoir de nombreux frères et sœurs serait associé avec un risque accru d'événements cardiovasculaires.

La taille de la fratrie, sa place et son sexe ont une importance

Les auteurs ont examiné les données de plus de 2,6 millions d'adultes nés entre 1932 et 1960. Au moment du début de l’étude, en 1990, les participants étaient âgés de 30 à 58 ans. En complément, les chercheurs ont recueilli des données sur les problèmes cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), qu’ils soient mortels ou non, survenus au cours des 25 années suivantes. Le suivi s’est déroulé pendant 25 ans, jusqu’en 2015. L'âge moyen au moment du suivi était de 67 ans, avec un intervalle allant de 55 ans à 83 ans.

Les résultats ont révélé que le risque de subir un évènement cardiovasculaire dépend de la taille de la fratrie, de la place au sein de celle-ci ainsi que du sexe. Ceux qui n'ont qu'un seul ou deux frères et sœurs seraient les plus protégés, devançant les enfants uniques. Les grandes familles d’au moins quatre enfants présenteraient le risque le plus élevé. Les aînés seraient les moins concernés par d'éventuels événements cardiovasculaires et coronaires non mortels. Pour le reste, le sexe de l’enfant a son importance. Si l’aîné est un garçon, alors il aurait un risque de décès plus élevé que les deuxième et troisième nés. Si l’aîné est une fille, le danger serait plus important pour elle que pour son frère ou sa sœur né en deuxième, mais équivalent à ceux nés par la suite.

Des résultats à confirmer

Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les liens entre le nombre et le rang des frères et sœurs et les conséquences en matière de santé, a souligné Peter Nilsson, chercheur à l'université de Lund à Malmö et auteur principal de l’étude. Les recherches futures devraient viser à trouver des mécanismes biologiques ou sociaux reliant le statut de premier-né à un risque plus faible de maladie cardiovasculaire.”

Il s’agit d’une étude observationnelle et celle-ci ne permet pas de conclure à un lieu de cause à effet mais uniquement à une corrélation. Toutefois, les chercheurs ont pris en compte de nombreux facteurs tels que le revenu, l'obésité, le diabète et l'alcoolisme. Cependant ils n’avaient pas d’informations concernant le tabagisme et l'alimentation des participants.