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Pollution

Gaz de schiste : vivre près d’une zone où se pratique la fracturation hydraulique augmente le risque cardiaque

Par Mégane Fleury

Dans les zones où il y a de nombreux puits de fracturation hydraulique, le taux d’attaques cardiaques est 1,4 à 2,8 fois plus élevé que dans les zones où cette technique est interdite.  

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Vivre à proximité d'un site d'exploitation des gaz de schistes par fracturation hydraulique accroit le risque de maladies cardiaques
Le phénomène est amplifié par le fait qu'aux Etats-Unis, ces sites sont dans des zones rurales où l'accès aux soins est réduit

La fracturation hydraulique est interdite depuis 2016, en France. Cette méthode permet d’extraire des hydrocarbures des roches en injectant un mélange d’eau, de produits chimiques et de sable. Elle a été interdite dans l’Hexagone en raison de la pollution qu’elle génère. La fracturation hydraulique libère des particules chimiques, des composés organiques et de l’oxyde d’azote dans l’air. Elle est autorisée dans de nombreux États américains. Des chercheurs de l’université de Rochester, située dans l’État de New-York, ont mené une étude sur les effets de cette pollution sur la santé cardiaque des personnes vivant à proximité d’une zone où la fracturation hydraulique est pratiquée. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue spécialisée Environmental Research.  

Un risque cardio-vasculaire accru 

"La fracturation hydraulique est associée à des taux élevés d’hospitalisation pour un infarctus du myocarde aigu chez les quadragénaires et les personnes plus âgées, explique Elaine Hill, autrice principale de cette étude, ainsi que de décès par attaques cardiaques chez les hommes." Pour parvenir à cette conclusion, elle et son équipe ont analysé les données médicales dans 47 régions situées dans l’État de New-York et en Pennsylvanie. Ils ont observé les taux d’hospitalisations liés à une crise cardiaque et les décès. La principale différence entre les deux zones étudiées est la prévalence de l’extraction de gaz de schiste : elle est interdite dans l’État de New-York et autorisée en Pennsylvanie. Les données recueillies leur ont permis d’établir que les habitants où la fracturation hydraulique est autorisée sont davantage exposés au risque cardiaque. Dans les régions de Pennsylvanie, les taux d’attaques cardiaques sont 1,4 à 2,8 fois plus élevés selon l’âge, en comparaison aux zones de l’État de New-York. Les hommes âgés de 45 à 54 ans sont les plus concernés. "Un groupe plus susceptible de faire partie des ouvriers de l’industrie gazière", soulignent les auteurs. 

Des zones isolées 

En parallèle, ils précisent que la fracturation hydraulique est concentrée dans des régions rurales, où l’accès aux soins est plus compliqué. "Les personnes atteintes d’une maladie cardiaque dans ces zones pourraient avoir davantage de risque de complications, dont la mort, à cause d’un accès réduit aux soins." Pour les scientifiques, il est important que les professionnels de santé, dont les patients résident dans ces zones, soient particulièrement vigilants face à ces risques. Ils suggèrent même d'aller plus loin : "Interdire la fracturation hydraulique peut permettre de protéger la santé humaine", conclut l'équipe de recherche.