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Santé et travail

Les horaires décalés nuisent à nos défenses immunitaires

Par Mégane Fleury

D’après une recherche canadienne, des horaires de travail irréguliers réduisent nos défenses immunitaires en cas d’infection, ce qui peut engendrer différents problèmes de santé. 

Sushiman/istock
Travailler en horaires décalés perturbe le système immunitaire qui est lié aux rythmes circadiens
Pour les personnes qui travaillent selon ces horaires, le risque d'infection est majoré, surtout chez les hommes
Environ quatre millions de Français travailleraient en horaires de nuit

Notre rythme de vie a un impact sur notre santé. Par exemple, travailler la nuit, tôt le matin ou changer fréquemment d’horaires de travail peut favoriser l’apparition de certaines pathologies. Dans PLoS Communication Biology, des chercheurs de l’université de Waterloo, au Canada, expliquent comment les horaires décalés perturbent notre système immunitaire. 

Des horaires qui perturbent notre horloge biologique 

Grâce à un modèle mathématique, l’équipe de recherche a analysé comment ces changements de rythme affectent nos défenses immunitaires. Travailler la nuit est contraire à notre rythme circadien, notre horloge biologique. D’après elle, nous devons vivre le jour et dormir la nuit, mais elle a aussi des implications concernant le système immunitaire. "Comme notre système immunitaire est lié au rythme circadien, notre capacité à avoir une réponse immunitaire varie dans la journée", explique Anita Layton, co-autrice de l’étude. D’après les modélisations mathématiques, la fin de journée, soit le moment qui précède le coucher, est la pire période pour être infecté, car notre organisme produit peu des substances nécessaires à la lutte contre l’inflammation. Ainsi, travailler en horaires décalés augmente le risque de contracter une infection, en particulier chez les hommes. "Le système immunitaire masculin est plus sujet à l’hyperactivation, ce qui peut augmenter leurs risques de septicémie suite à une infection", ajoute Stéphanie Abo, co-autrice.

Des conséquences multiples sur la santé 

Depuis plusieurs années, des scientifiques alertent sur les risques associés au travail de nuit. En 2016, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a estimé que : "l’effet du travail de nuit sur la qualité de sommeil et la réduction du temps de sommeil est avérée". Cela se traduit notamment par des difficultés à trouver le sommeil ou des nuits trop courtes. Ce mode de travail augmente aussi le risque de somnolence. D’après ce rapport de l’ANSES, il est également probable qu’il soit associé à une réduction des performances cognitives, une santé psychique diminuée, et une hausse du risque de surpoids et d’obésité. D'après Santé Publique France, plus de quatre millions de Français travaillaient de nuit en 2013.