ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Au volant, la drogue encore plus dangereuse que l’alcool

Conduites à risque

Au volant, la drogue encore plus dangereuse que l’alcool

Par Camille Sabourin

En 2016 aux Etats-Unis, près de la moitié des accidents de la route mortels impliquaient des conducteurs testés positifs à la drogue. En France, cette proportion est de 23%.

Alina Rosanova /istock
Plus de 40% des accidents mortels aux USA seraient liés à la consommation de stupéfiants
Un adulte sur cinq aux USA reconnaît avoir conduit après une consommation de marijuana
En France, près d'un quart de la mortalité routière serait dû à la conduite sous l'effet de drogues

En France, les accidents liés à la drogue représentaient 23% de la mortalité sur les routes en 2019. Aux États-Unis, ce chiffre atteignait 43,6% en 2016. À titre de comparaison, cette même année, l’alcool était impliqué dans 37% des accidents. Des chercheurs américains ont décidé d’analyser ces comportements à risque dans une étude parue dans Journal of Safety Research. Ils ont étudié les données d’un sondage national sur les drogues et la santé. 

Drogue et conduite : quels sont les chiffres ? 

Andrew Yockey, auteur principal de l’étude, et son équipe constatent que 8,52% des adultes déclarent avoir déjà conduit en ayant bu et 4,49% en ayant consommé de la marijuana. Un nombre important de personnes a affirmé avoir déjà pris le volant en ayant fumé de la drogue et bu. Au total, un adulte sur cinq affirme qu’il lui est arrivé de conduire en ayant consommé de la marijuana : il s’agit de la drogue qui revient le plus fréquemment dans ces déclarations, avec les opioïdes. 

Certaines catégories de personnes sont plus à risque 

Les scientifiques américains ont remarqué que certaines populations sont plus concernées par ces conduites à risque. D’après les données du sondage, les minorités sexuelles sont plus susceptibles de conduire sous l’influence de la drogue, en comparaison aux personnes hétérosexuelles. Les hommes sont plus nombreux à déclarer avoir conduit sous l’effet de la drogue, par rapport aux femmes. Les chercheurs ont aussi observé que les personnes afro-américaines étaient plus touchées par ces comportements à risque. Pour Andrew Yockey, la vigilance est de mise car les cas de conduite sous drogue sont en augmentation dans le pays.

Quelles seront les conséquences de la légalisation ?

"Nous nous préoccupons sérieusement de l’impact que va avoir la légalisation sur ces comportements au volant", souligne Keith King, co-auteur de cette recherche. Aux États-Unis, plusieurs États ont autorisé le cannabis : le Colorado et l’État de Washington ont franchi le cap en premier, en 2012. Depuis onze États l’autorisent à des fins non-médicales. En France, les débats concernent davantage le cannabis médical, mais une consultation sur le "cannabis récréatif" a été lancée par l’Assemblée nationale le 13 janvier. Pour la mission parlementaire qui en est à l'origine, l'objectif est de "mieux comprendre la perception du cannabis qui est aujourd’hui celle des Français et leur vision de l’avenir des politiques publiques en la matière". Les Français peuvent répondre au questionnaire jusqu'au 28 février.