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Congrès

Ménopause, IVG, règles trop abondantes, Covid et grossesse : les priorités de la santé au féminin

Par Mathilde Debry

Le congrès Pari(s) Santé Femmes, qui fédère 23 sociétés savantes œuvrant pour la santé des femmes, a présenté différentes problématiques et leurs évolutions.

PIKSEL / istock.
Un congrès fait le point sur différents problèmes de santé propres aux femmes
Il avance des propositions pour une meilleure prise en charge de l'IVG, de la ménopause, des règles abondantes et de la Covid durant la grossesse

Le congrès Pari(s) Santé Femmes, qui se déroule jusqu’au 15 janvier, met en lumière des problèmes de santé uniquement féminins : l’accès à l’IVG, la prise en charge de la ménopause, la Covid-19 pendant la grossesse et les règles trop abondantes.  

IVG

Près d’une grossesse sur quatre se termine pas une IVG (en 2019, le nombre d’IVG s’est élevé à 232 244, le nombre de naissances à 753 000).

Pour améliorer le parcours d’une femme en demande d’IVG en France, le CNGOF a 5 propositions : imposer un délai court de prise en charge et le respect du choix de la méthode ; la contraception gratuite pour toutes les femmes ; augmenter sensiblement la valorisation des actes d’IVG ; rémunérer de la même façon l’IVG médicamenteuse ou chirurgicale ; développer l’information à la sexualité dans les écoles.

Ménopause

"La conception de la prise en charge de la ménopause beaucoup évolué au cours des 20 dernières années", souligne le Pr Nathalie Chabbert Buffet. "L’accent est davantage mis sur une prise en charge globale de la femme pour préserver au mieux sa santé à venir."
Les objectifs sont à la fois la maitrise des symptômes liés à la carence estrogénique et la prévention et/ou la prise en charge de la perte osseuse et des facteurs de risque cardiovasculaires. Le traitement hormonal de la ménopause (THM) garde sa place, mais apparait comme l’une des options thérapeutiques, avec des indications et des modalités d’utilisation mieux définies.

Grossesse et Covid-19

"La grossesse est associée à des modifications physiologiques qui contribuent à la survenue de formes plus sévères de COVID-19 : baisse de l’immunité, réduction de la capacité respiratoire, augmentation du travail cardiaque maternel et du risque de thromboses vasculaires qui surviennent plus souvent en cas d’infection à SARS-CoV-2", expliquent les professionnels de santé.  

La vaccination a débuté en France depuis deux semaines environ et les femmes enceintes ont été exclues de principe des différentes phases du programme. Bien qu’aucune étude sur l’efficacité et la tolérance de la vaccination n’ait eu lieu pendant la grossesse, le CNGOF et le GRIG (Groupe de Recherche sur les Infections pendant la Grossesse) estiment qu’il n’existe pas de raison a priori de penser que les femmes enceintes devraient être exclues des campagnes de vaccination.

Règles trop abondantes

Les ménorragies représentent un tiers des motifs de consultation en gynécologie. Ces règles augmentées en abondance ou en durée altèrent la qualité de vie et sont associées à un risque d’anémie ferriprive parfois sévère. Les progrès dans leur prise en charge ont conduit le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF) à réactualiser ses recommandations.

"Les stratégies thérapeutiques proposées dans ces recommandations mettent en lumière l’insuffisance des traitements médicaux actuellement disponibles dans notre pays pour la prise en charge des ménorragies", souligne le Pr Brun. Reste le stérilet hormonal, qui a donc aujourd’hui de larges indications dans les ménorragies de la femme non ménopausée. Faute de traitements médicamenteux, les techniques interventionnelles ont trouvé une place plus importante dans le traitement des ménorragies.