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A partir d'une étude chez la souris

Bientôt un médicament contre le décalage horaire

Par Afsané Sabouhi

Des chercheurs ont identifié chez la souris le mécanisme responsable des difficultés de l’organisme en cas de décalage horaire. Une cible pour traiter des troubles du rythme veille/sommeil.

Nick Ut/AP/SIPA

Traverser la planète et éviter de souffrir du décalage horaire pourrait devenir possible d’ici quelques années. Une équipe de chercheurs d’Oxford vient en effet de faire un premier pas vers un médicament contre le jet-lag. Selon leurs résultats publiés dans la revue spécialisée Cell, ils ont identifié chez des souris le mécanisme responsable des difficultés d’adaptation de l’organisme en cas de perturbation du rythme jour/nuit.

Pour mimer les effets du décalage horaire, les chercheurs ont soumis leurs souris à des éclairs lumineux pendant la nuit. Ils ont ainsi identifié une centaine de leurs gènes impliqués dans le fonctionnement de la zone du cerveau dans laquelle siège l’horloge biologique. Une molécule particulière, SIK 1, semblait avoir un effet de frein sur l’horloge biologique. En bloquant le gène de SIK 1, les chercheurs ont observé que les souris ne mettaient plus qu’un ou deux jours à s’adapter à leur rythme décalé contre 5 ou 6 jours naturellement. 

« Nous avons identifié un système qui empêche l’horloge biologique de se remettre à l’heure, a expliqué au quotidien britannique The Independent le Dr Stuart Peirson, chercheur au département de Neurosciences cliniques de l’Université d’Oxford. Quand on y pense, il est logique qu’il y ait un mécanisme-tampon pour que l’horloge biologique garde une certaine stabilité mais c’est ce même mécanisme qui ralentit notre capacité à nous adapter au nouveau fuseau-horaire et cause le jet-lag ».

Les chercheurs supposent donc qu’un mécanisme de ce type existe aussi chez l’Homme. Dans ce cas, il pourrait être une cible intéressante pour développer un médicament capable d’accélérer « la remise à l’heure » de l’horloge biologique et ainsi nous épargner les effets du décalage horaire.
Mais cette équipe britannique voit plus loin. De nombreuses pathologies comme le diabète, certains cancers, certaines maladies cardiaques ou encore la schizophrénie et les troubles bipolaires se manifestent par des perturbations de l'horloge biologique. La compréhension de son fonctionnement pourrait donc permettre de traiter aussi ces décalages horaires pathologiques.