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Meurtre sur Marseille

Les malades mentaux 5 fois plus victimes de crimes que la population générale

Par la rédaction

Selon une étude menée à partir de registres suédois incluant plus de 7 millions de personnes, les malades mentaux seraient beaucoup plus souvent victimes d’homicides que le reste de la population.

LEBER/IMAGO/SIPA
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Jérémie Labrousse, le jeune homme de 22 ans poignardé à la gorge vendredi à Marseille, a succombé à ses blessures, a déclaré dimanche 11 août le procureur-adjoint de la République de Marseille, Jean-Jacques Fagni.
Suite à ce fait divers tragique d'une rare violence qui a glacé la France, le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'un suspect avait été interpellé, samedi soir entre 22h et 23h. « Il s'agit d'un SDF bien connu du quartier. Il a été repéré grâce aux images des caméras de vidéosurveillance ».
D'après les premiers éléments de l'enquête, cet homme âgé d'une quarantaine d'années aurait déjà été condamné plusieurs fois à de petites peines pour divers délits de petite envergure (vols, stupéfiants, rébellion…). Sa dernière condamnation remontait à 2003.
Souffrant de troubles mentaux, il fait actuellement l'objet de soins psychiatriques sans consentement, son état ayant été jugé incompatible avec un placement en garde à vue.

Pourtant, contrairement à ce que certains faits divers médiatiques comme celui-là pourraient laisser croire, les malades mentaux sont beaucoup plus souvent victimes d’homicides que le reste de la population générale.
Parue en mars dans le British Medical Journal, une étude menée à partir de registres suédois incluant plus de 7 millions de personnes révélait en effet que la présence d’une pathologie mentale est associée à une augmentation du risque de décès par homicide, d’un facteur de 4,9.
En détails, bien que ce risque soit plus élevé chez les personnes toxicomanes (environ neuf fois supérieur), il est également augmenté chez les personnes atteintes de, troubles de la personnalité (3,2), dépression (2,6), troubles anxieux (2,2), ou encore schizophrénie (1,8). 
Enfin, d'après une étude menée en Europe du Nord et publiée dans ce même journal en janvier, l'espérance de vie d'un schizophrène ou d'une personne bipolaire est amputée de 20 ans, par rapport au reste de la population. 
Les causes de cet écart sont clairement identifiées. Dans l’ordre : le suicide, les accidents, pour un large part liés aux tentatives de suicide, les maladies cardiovasculaires et les cancers. Autrement dit, des causes sur lesquelles on devrait pouvoir agir par la prévention et le dépistage. Ce que le système de soins psychiatriques est jusqu’ici visiblement incapable de faire...