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Parquet de Bayonne

Euthanasie : le Dr Bonnemaison ira aux assises

Par la rédaction

Le parquet de Bayonne a requis le renvoi devant la cour d’assises du Dr Nicolas Bonnemaison. Cet ex-médecin urgentiste avait été mis en examen en août 2011 pour huit cas d’empoisonnements mortels de patients vulnérables.

Le Dr Bonnemaison (1er plan), accompagné de l'un de ses avocats, Me Dupin, le 06/09/2011 (AFP PHOTO / PIERRE ANDRIEU)

C’est par une lettre ouverte à François Hollande qu’ils avaient manifesté début février leur « indignation ». Près de 250 médecins demandaient à l'époque la suspension de la radiation prononcée par l’Ordre des médecins à l’encontre du Dr Nicolas Bonnemaison. Cet ancien urgentiste de l'hôpital de Bayonne était alors soupçonné d'être impliqué dans le décès, en 2011, de patients en fin de vie hospitalisés au centre hospitalier de la Côte basque. Il avait été mis en examen pour sept cas d’empoisonnements mortels de patients vulnérables et placé sous statut de témoin assisté pour un huitième. Mais, aujourd'hui, le cas du Dr Nicolas Bonnemaison pourrait bien s'aggraver. Le parquet de Bayonne a en effet requis la semaine dernière le renvoi en cour d'assises du médecin, a appris Reuters lundi soir selon l'Agence presse médicale.

« Nicolas Bonnemaison est prêt à se défendre devant un jury populaire », a déclaré à Reuters l'un de ses avocats, Me Benoît Ducos-Ader. Et l'avocat de rajouter, « On ira s'expliquer devant la cour d'assises. On fera citer toutes personnes qui peuvent témoigner sur ces questions d'euthanasie. On examinera de près les questions qui vont bien au-delà de la problématique liée à cette affaire ».
Anecdocte surprenante, l'avocat souligne avoir appris l'existence du réquisitoire du parquet lundi sur le site internet du quotidien Sud-Ouest et avoir « été obligé de téléphoner pour en demander la copie », avec son confrère Me Arnaud Dupin.

A présent, il appartient désormais aux deux magistrats instructeurs de clôturer le dossier en reprenant ou non le réquisitoire du parquet. L'instruction s'étant terminée en mai, leur ordonnance pourrait être rendue fin août ou début septembre, et le procès aurait lieu en 2014, précise le quotidien. Ce dernier rappelle également que le Dr Bonnemaison a reconnu un cas d'injection de substances létales et a toujours assuré avoir agi seul.
Pour sa défense, le Dr clame depuis le début de l'affaire, avoir eu pour seule motivation d'abréger les souffrances des patients mais n'a jamais revendiqué une action militante. Seule la famille d'une victime s'est constituée partie civile.