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Coronavirus

Un Français sur 3 refuserait de se faire vacciner contre la Covid-19

Par Jean-Guillaume Bayard

Un sondage YouGov, pour le Huffington Post, révèle qu’un tiers des Français refuserait de se faire administrer un vaccin contre le coronavirus.

Tero Vesalainen/iStock
Selon le sondage, 32% des interrogés refuseraient de se faire vacciner contre la Covid-19.
Selon le sociologue Jérémie Ward, la rapidité d'élaboration du vaccin qui interroge sur sa fiabilité est la principale explication.

La France est réputée pour être anti-vaccins, comme le prouve une enquête publiée en juin 2019 montrant  nous sommes le pays où le niveau de confiance dans les vaccins est le plus bas du monde. Une réalité qui se confirme avec le coronavirus puisqu’un sondage YouGov pour le HuffPost, mené les 23 et 24 juillet sur 1 023 personnes, révèle que 32% des Français refuseraient de se le faire administrer. La course au vaccin s’est accélérée et trois candidats sont entrés dans la troisième phase des essais cliniques.

Le risque d’un vaccin pas sûr

La méfiance envers les vaccins est particulièrement ancrée en France mais surprend face à la pandémie de coronavirus. Interrogé par le HuffPost, le sociologue Jérémie Ward, qui étudie “l’hésitation vaccinale” française comme il la nomme, a mené des études pendant le confinement sur la manière dont nous appréhendons la pandémie. Il a estimé, selon ses données, que la part de la population qui refuserait le vaccin se situe entre 20 et 25% de la population. “Je pensais que la dangerosité de la maladie et sa capacité à se répandre pourraient faire pencher la balance”, s’est-il étonné.

Parmi les raisons qui ont poussé un tiers des interrogés à se déclarer contre le futur vaccin, le sociologue pointe la rapidité de réalisation de ce vaccin. “Le principal motif de cette réticence est l’idée que ce vaccin sera réalisé trop vite et risque par conséquent d’être peu sûr, avance Jérémie Ward. Dans un contexte de défiance et en présence d’enjeux industriels, la vaccination se prête aux controverses publiques voire au conspirationnisme.” Un phénomène qui s’est déjà vérifié en 2009 au moment de la grippe H1N1. “Résultat, seuls 8% des Français se feront vacciner, et l’inquiétude quant à la sécurité du vaccin sera le motif numéro 1 de non-vaccination”, replace le sociologue.

Un débat politique

Cette réticence face au virus est également le résultat de plusieurs années de débats face au vaccin où les “antivax”, ceux qui sont contre les vaccins, ont fait entendre leur voix. “Lorsque l’épidémie de la Covid débute, nous venons de vivre plus d’une décennie de débats et controverses autour des vaccins : l’autisme, les adjuvants, etc. Tout le monde en a entendu parler, confirme Jérémie Ward. Les données de nos études révèlent en particulier l’importance du facteur politique dans ces réticences, celles-ci sont bien plus fortes chez les personnes se sentant proches des partis d’extrême gauche et d’extrême droite, ainsi que celles se déclarant sans orientation politique et s’étant abstenues lors de la précédente élection présidentielle.”

Dans la course au vaccin, trois projets ont pris les devants et sont entrés dans la phase 3 des essais cliniques. Le dernier en date est le candidat-vaccin développé par la société américaine Moderna est entré ce lundi 27 juillet dans cette dernière phase des essais cliniques qui va porter sur 300 000 personnes. Les deux autres projets sont développés par CanSino en Chine et l’université d’Oxford, en partenariat avec l’industrie pharmaceutique AstraZeneca, au Royaume-Uni.