ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Déconfinement : 94% des Français pour la mise à disposition "d'un masque grand public"

Sondage

Déconfinement : 94% des Français pour la mise à disposition "d'un masque grand public"

Par Raphaëlle de Tappie

D'après un sondage réalisé pour BFMTV, 94% des Français sont pour la mise à disposition de masques au grand public et de dépistages du coronavirus. En revanche, ils sont très partagés quant à la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai. 

Powerofflowers/iStock
Le président de la République a annoncé cette mise à disposition dans son intervention du 13 avril
Les conditions de fourniture de ces équipements de protection n'ont pas été précisées
Deux Français sur trois doutent de la capacité du gouvernement a disposer de ces masques le 11 mai

Lors de son allocution télévisée lundi 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé la fin du confinement des Français le 11 mai, ainsi que de nombreuses mesures. Parmi elles, la mise à disposition “d’un masque grand public” et d’un dépistage du coronavirus généralisé aux personnes présentant des symptômes ont reçu très bon accueil de la part des Français, puisque d’après un sondage réalisé par Elabe* pour BFMTV rendu public le mardi 14 avril, 94% y sont favorables. En revanche, de nombreuses personnes ne font pas confiance au gouvernement pour gérer le déconfinement et sont sceptiques quant à la réouverture des écoles.

Dans le détail, 90% des Français se disent favorables à la fermeture jusqu’à nouvel ordre des frontières avec les pays non-européens et 89% approuvent l’idée de pouvoir rendre visite à leurs proches en fin de vie. En outre, 81% des sondés sont d'accord avec le prolongement du confinement au-delà du 11 mai pour les personnes âgées, vulnérables et se trouvant en situation de handicap sévère.  

Cependant, malgré ces chiffres positifs pour l’exécutif, les Français sont loin de croire à toutes les promesses d’Emmanuel Macron. Ainsi, si quasiment tous aimeraient des masques grand public, ils sont une majorité (65%) à penser que le gouvernement ne parviendra pas à en distribuer à l’ensemble de la population pour le 11 mai. Qui plus est, 83% des sondés estiment que l’approvisionnement en masques FFP2 et chirurgicaux a été mal géré par Emmanuel Macron et son gouvernement. Ceux en tests de dépistage sont également critiqués par 78% des Français.

La majorité des Français gardent le moral

Concernant le déconfinement, alors qu’Edouard Philippe a annoncé mardi 14 avril qu’il présenterait un plan complet “largement avant le 11 mai”, 48% des sondés seulement pensent que cette préparation sera bien gérée, car 55% des personnes interrogées ne font pas confiance à l'exécutif pour lutter contre l'épidémie. Pire encore, 21% des sondés ne lui font pas confiance du tout. A contrario, 36% des Français font plutôt confiance et 9% font tout à fait confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement pour gérer la crise sanitaire.

Interrogés sur l’adaptation de l’exécutif face à l’évolution de la situation, 32% seulement estiment qu’il a fait au mieux. Si c’est peu, c’est toutefois cinq point de plus que les 23 et 24 mars derniers, souligne BFMTV. Toutefois, en règle générale, 68% des Français estiment que le gouvernement a trop tardé à prendre les mesures qui s’imposaient concernant le Covid-19.

Quant à la décision de prolonger le confinement d’un mois, la très grande majorité des personnes interrogées l’approuvent (83%), inquiète de la propagation du virus sur le territoire. Elles sont même 73% à juger cette mesure supportable. Force est toutefois de constater une baisse de moral: si 62% des Français disent avoir un bon moral, les sondeurs notent toutefois une baisse de 5 points par rapport à l’enquête des 6 et 7 avril derniers.

Les Français divisés sur la réouverture progressive des écoles

Enfin, on remarque que la question qui divise le plus est celle du retour à l’école. Ainsi, 55% des Français seulement approuvent la mesure du gouvernement de progressivement rouvrir les crèches, écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai.

Suite à cette annonce présidentielle, de nombreux syndicats d’enseignants et d’associations ont fait part de leurs inquiétudes. “Reprendre dans un mois, comme si de rien n’était, ce n’est pas possible, car il n’y aura pas plus de gens immunisés, les enfants seront ensemble à l’école, sans gestes barrière possibles, et ensuite aller dans les familles, chez les grands-parents, cela ne paraît pas du tout raisonnable”, s’est notamment insurgée Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, auprès de l’AFP.

“Si on doit rentrer avant l’été, ça suppose tout un plan de sortie de confinement. Tester les gens, désinfecter les locaux, avoir des masques et du gel hydroalcoolique, faire en sorte aussi que les élèves ne soient pas à 35 dans les classes”, a quant à elle commenté Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU (syndicat majoritaire du secondaire), citée par Libération

Quant à la FCPE, association de parents d’élèves, elle demande un “plan d’urgence pour l’école”. Pour son co-président Rodrigo Arenas, “le gouvernement a un mois pour présenter le plan d'urgence scolaire pour maintenir le respect des gestes barrière à l'école. Autrement, les parents risquent de ne pas rescolariser les enfants s'ils risquent de se contaminer ou de contaminer les personnels.”

*Etude ELABE réalisée pour BFMTV sur un échantillon de 1004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.