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Disparités

AVC : mieux vaut être à Paris que dans les Vosges…

Par Anaïs Col

Selon Santé publique France, le taux de létalité, c'est-à-dire le risque de décès, après un AVC varie selon le département où l'on habite. Explications.

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En France, environ 150 000 personnes sont atteintes chaque année d'AVC. Selon l'Agence régionale de santé (ARS), il s'agit de “la première cause de handicap acquis avec des patients qui gardent des séquelles lourdes”, de “la deuxième cause de déclin intellectuel”, de “la troisième cause de mortalité après les cancers et les maladies cardio-vasculaires” et de “la première cause de mortalité chez les femmes”.

Le taux de létalité après un AVC varie selon les départements

Selon une étude de Santé publique France, le risque de décès après un AVC varie selon la zone géographique où vous habitez. Le taux de létalité après un AVC est par exemple moins élevé en région parisienne (8,1%), dans le Finistère (8,6%), dans la Haute-Saône (8,2%) ou encore en Moselle (8,8%). Mais il demeure élevé dans le Cher (13,8%), la Nièvre (13,6%), le Vaucluse (13,6%) ou encore la les Vosges (14,2%). La moyenne nationale est de 10,4%.

Comment expliquer ces disparités ? “Certains départements ont une population plus âgée, d'autres ont plus de gens souffrant d'hypertension, diabétiques ou obèses, qui sont donc plus susceptibles de faire un AVC et de moins bien y survivre”, explique Valérie Olié, épidémiologiste à Santé publique France.

Une prise en charge et d’une offre de soins insuffisantes

La prise en charge après un AVC n'est également pas la même dans tous les départements. Santé publique France concède que le plan d'action national AVC 2010-2014 a contribué à augmenter le nombre d'unité de soins neurovasculaires (UNV) et celui des infrastructures de prise en charge en soins intensifs (USINV), mais reconnaît que la filière de soins liée à l'AVC en France “n'est pas encore totalement optimale et homogène en fonction de là où on habite”.

Globalement, “une part des disparités spatiales découle d’une prise en charge et d’une offre de soins insuffisantes, une autre part semble également liée à la défaveur sociale de la zone de résidence du patient.

A quoi est dû un AVC ?

L’AVC est provoqué, soit par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur d’une artère cérébrale, soit par la rupture d’une artère, celle-ci entrainant alors un saignement dans le crâne ou le cerveau. L'arrêt de la circulation sanguine ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs pour les cellules nerveuses, qui meurent peu à peu. C'est pour cette raison que l'AVC constitue une urgence absolue et qu'il nécessite une prise en charge rapide. Durant chaque seconde qui suivent un AVC, le patient perd des milliers de cellules nerveuses cérébrales. 

La caractéristique principale d’un AVC est la survenue brutale d’un déficit neurologique : on parle alors d’attaque cérébrale. L’intensité des signes et des déficits peuvent-être d’emblée maximale ou bien s’aggraver sur quelques minutes ou quelques heures. Les signes surviennent parfois pendant le sommeil.

Les symptômes qui doivent alerter

On observe souvent une faiblesse musculaire, la paralysie d’un membre ou du visage, le plus souvent d’un seul côté du corps, une perte de sensibilité ou un engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage, également d’un seul côté du corps, une perte de la vision d’un œil ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil, ou encore une vue double d’apparition brutale. 

Des difficultés à parler sont également des signes, soit en raison d’une difficulté à articuler ou à trouver ses mots, soit en raison de l’utilisation de mots incompréhensibles ou de difficultés à comprendre ce que l’on entend. A surveiller aussi, des troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres de survenue brutale, avec une difficulté à marcher, comme un homme ivre, et des troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma, et bien sûr un mal de tête brutal, intense et inhabituel.

La régression des signes au bout de quelques minutes ne doit en aucun cas rassurer.