ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Pour protéger leur cœur, les cardiaques doivent prier

La chronique du Docteur Lemoine

Pour protéger leur cœur, les cardiaques doivent prier

Par le Dr Jean-François Lemoine

Chaque année, le premier vendredi du mois de mars est la Journée Mondiale de la Prière. La religion a depuis longtemps compris qu’une âme saine doit cohabiter avec un corps sain. D’où certains rites qui s’apparentent à la médecine préventive. Aujourd’hui, par exemple de l’intérêt de quelques Ave Maria, pour améliorer l’état du cœur.

digitalskillet / iStock

La plupart des adultes se souviennent des heures interminables passées à l’église avec la famille. Pas évident d’en mesurer les effets sur la grandeur de l’âme, comme les faits divers de la vie moderne le démontrent tous les jours ; en revanche, la médecine peut venir au secours des églises, de plus en plus désertées. Pas forcément en les remplissant, mais d’abord en les justifiant. Pas la religion catholique seulement, mais la plupart d’entre elles.

Mode de vie    

On connaît l’influence positive de religions sur les habitudes alimentaires : par exemple la consommation de poisson le vendredi chez les catholiques, ou encore chez les Musulmans, l’interdiction de manger du porc, qui, autrefois, véhiculait quasi systématiquement une maladie parasitaire. On peut imaginer qu’au-delà de l’apport mystique, la prière des musulmans qui, plusieurs fois par jour, doivent se prosterner vers la Mecque, est également un moment privilégié de gymnastique. On sait également que la circoncision, qui consiste à retirer le prépuce, est un facteur d’hygiène. La méditation est un formidable outil de lutte contre le stress. On pourrait multiplier les exemples…

Contre les accidents cardiaques

Des médecins italiens ont apporté une autre pièce au dossier de la foi salvatrice. Leur conclusion : prier régulièrement à l’aide d’un chapelet est peut-être un bon moyen de se prémunir contre l’infarctus du myocarde et les attaques cérébrales. Pour en arriver là, ils ont étudié l’effet de 2 strophes de l’Ave Maria en latin, récitées à une cadence normale, c’est-à-dire en 10 secondes environ. On sait que pour pouvoir garder notre rythme cardiaque et la pression artérielle à des chiffres normaux, il existe un centre de contrôle au niveau de nos carotides. Un peu comme si, régulièrement, une machine prenait notre pouls et notre tension artérielle pour pouvoir réagir en cas de valeurs anormales. Cette horloge interne agit six fois par minute… C’est-à-dire au même rythme que la récitation des Ave Maria. Or, chez le cardiaque, ces réflexes de contrôle ayant tendance à s’affaiblir, on peut imaginer que tout ce qui peut conduire à leur stimulation est accueilli positivement. C’est le cas de la respiration à cette cadence de 6 inspirations-expirations par minute. Ce qui est plus lent que la normale.

Mais de l’hypothèse à la pratique, il y a toujours un pas que les chercheurs italiens n’ont pas franchi. Ajoutons également qu’une respiration lente et profonde favorise le bien-être et l’on peut peut-être en déduire que cette pratique sera positive chez les cardiaques. Vous pourrez m’objecter que l’on peut essayer de le faire sans l’aide d’un Ave Maria. Certes, mais le faire de façon consciente et très répétitive n’est pas simple. D’où l’utilité de la répétitivité de cette prière catholique… Qui nous vient des moines tibétains et indiens ; ce sont en effet les croisés qui, en revenant d’Orient, ont importé cette coutume… modernisée à cette époque grâce au chapelet !

Docteur Jean-François Lemoine

Abonnez-vous aux chroniques du Dr Lemoine
@DrLemoine