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Le point

Coronavirus chinois : que sait-on des trois patients identifiés en France ?

Par Raphaëlle de Tappie

Trois cas de coronavirus ont été identifiés en France, ont annoncé les autorités sanitaires vendredi 24 janvier. Un patient est hospitalisé à Bordeaux et les deux autres à Bichat à Paris. Tous ont été placés en isolement mais se portent bien. 

Sosnovskiy/iStock

Depuis quelques semaines, le coronavirus chinois fait peur au monde entier. Outre les près de 1 300 cas recensés en Chine, dont 41 mortels, d’autres ont été identifiés à Hong Kong, Macao et Taïwan, en Corée du Sud, au Népal, au Japon, en Thaïlande, à Singapour, au Vietnam, aux Etats-Unis et maintenant en France. Vendredi 24 janvier, les autorités sanitaires ont confirmé que trois personnes avaient été dépistées positives au virus dans l’Hexagone. Un patient a été hospitalisé à Bordeaux et les deux autres à Paris. Que sait-on de ces malades ?

Le patient pris en charge à Bordeaux est un Français de 48 ans, d’origine chinoise. Ce mois-ci, l’homme s’est rendu en Chine pour le travail et s’est notamment arrêté à Wuhan, dans le centre du pays, où les premiers cas de coronavirus ont été identifiés en décembre.  

De retour mercredi 22 janvier, il s'est rendu dès le lendemain dans un centre de consultation de SOS Médecins pour des symptômes de fièvre et de toux. Il a été immédiatement transféré au CHU Pellegrin où il a été testé positif au coronavirus. Il a alors été hospitalisé "dans une chambre isolée par des équipes médicales spécialisées dont la compétence en maladies infectieuses est internationalement reconnue", a annoncé le centre hospitalier qui "poursuit son fonctionnement normal" sans perturbation pour "l’accueil des patients". "Les professionnels de santé" du service "suivent les protocoles de protection en vigueur en portant (…) gants, masque et vêtements adaptés", est-il précisé.

Air France va devoir contacter les personnes ayant pris le même vol  

Selon le médecin qui s’est s’est occupé du malade avant de l’envoyer à l’hôpital, ce dernier est passé par les Pays-Bas en revenant de Chine.  D’après le JDD, en arrivant en France, il aurait également pris un vol Air France entre Paris et Bordeaux. La compagnie aérienne va devoir contacter les passagers du vol en question.  

Quant à la salle d’attente de SOS Médecins, "du fait de notre fonctionnement, sur rendez-vous, il a croisé peu de monde dans la salle d’attente, moins de 10 personnes et se tenait lui-même à l’écart. Le risque pour les autres patients est quasi-nul", a précisé le docteur.

Aujourd’hui, le malade "va bien", a assuré la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, vendredi. Les autorités sanitaires vont contacter la dizaine de personnes qu’il a croisées depuis son retour en France pour leur donner les consignes à suivre. Entre "dix à quinze personnes" se sont déjà signalées auprès des autorités, a indiqué le maire de Bordeaux, Nicolas Florian, ce samedi. Elles devront "prendre leur température plusieurs fois par jour, contacter le centre 15 en cas de symptôme et rester chez eux pour l’instant pour éviter tout contact ultérieur qui favoriserait la propagation du virus".

Un couple hospitalisé à Bichat, à Paris

"Pour les voyageurs qui rentrent de Chine, il est important de se surveiller, et au moindre signe respiratoire ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, il faut appeler le centre 15 qui vient chercher le patient", a quant à elle insisté Agnès Buzyn.

C’est ce qu’on fait les deux autres patients diagnostiqués au virus en France. Les deux personnes ont 30 et 31 ans et sont en couple. Elles sont originaires de Wuhan et sont arrivées dans l’Hexagone le 18 janvier. Elles étaient alors asymptomatiques. D’après les informations dont on dispose actuellement sur le virus, la période d’incubation irait de deux à douze jours. Suivant les recommandations officielles, les malades ont appelé le 15 dès l’apparition des premiers symptômes et se portent bien, a informé ce samedi l’hôpital Bichat (18ème arrondissement de Paris), où ils ont été pris en charge.

Les patients ont été placés en isolement au sein de l’unité Risques Epidémiques et Biologiques dédiée du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital.

" Il est probable que l’on aura d’autres cas "

Une cellule de crise a été activée à l'AP-HP. "Une enquête épidémiologique approfondie autour de ces cas a été immédiatement mise en œuvre par l'Agence régionale de santé Ile de France et Santé Publique France", ont informé les Hôpitaux de Paris.

D’après Agnès Buzyn, "il est probable que l'on aura d'autres cas. Le plus important, c'est de les repérer le plus vite possible (…) Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source et la circonscrire le plus vite possible".