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Protéger sa tête en vélo

Par le Dr Jean-François Lemoine

La recommendation officielle dit : « Le port du casque à vélo n'est pas obligatoire ; juste indispensable ».
Monsieur tout le monde peut donc toujours rouler tête non protégée ! C’est le décès d’un coureur à la suite d’une chute, lors d’un sprint massif, à l'arrivée d'une des premières étapes de Paris-Nice, il y a une dizaine d’années, qui a décidé les autorités du cyclisme à rendre le port du casque obligatoire, dans tous les pays et pour toutes les courses professionnelles. Avec un accueil plutôt favorable de la plupart des coureurs, car les constructeurs proposent aujourd'hui un produit extrêmement solide, bien que très léger – en moyenne 290 grammes – grâce à une coque en polystyrène qui protége le crâne dans son ensemble.

Des conduits de ventilation sont censés rafraîchir la tête, en réponse à la principale critique des coureurs qui appréhendaient l'ascension des cols sous le « cagnard » de juillet. Des critiques qui ne devraient surtout pas empêcher les cyclistes occasionnels d'utiliser cette protection, car les chiffres sont éloquents : selon la sécurité routière, pour plus de 25 millions de personnes faisant de la bicyclette, le vélo coûte chaque année, en France, plus de 250 vies et plus de 6000 blessés.
Si la sécurité n'a cessé de s'améliorer depuis 30 ans, dans le même temps, la gravité des accidents est restée constante. En particulier, la tête est touchée une fois sur trois – une fois sur deux même, si l'on s'intéresse aux enfants de moins de dix ans – et surtout, ces blessures à la tête sont à l'origine de trois décès sur quatre. Une étude réalisée aux Etats-Unis, pays où est né le casque moderne, montre que son utilisation réduit de 80 % la plupart des traumatismes crâniens. Or, en France, moins d'un cycliste sur dix adopte cette protection.

C'est pourquoi nos autorités de santé aimeraient bien que tout le monde s'inspire de l'exemple des professionnels, en mettant l'accent – c'est toujours une motivation supplémentaire – sur les enfants, car deux tiers des accidents surviennent chez les moins de 15 ans. Mettre son casque, un geste simple, certes un tout petit peu inconfortable, mais certainement pas coûteux, comme une légende tenace le laisserait croire : toutes les marques proposent aujourd'hui des casques efficaces, bon marché, et avec un look d'enfer. Enfin à vélo, à propos de look, il faut être vu, à défaut de se faire respecter. Certes, les tenues multicolores bardées de pub ne sont pas spécialement tendance, mais elles ont un intérêt : réveiller l’attention des conducteurs.