ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Un pédiatre suspendu pour avoir proposé de soigner l’autisme par l’homéopathie

Homéopathie

Un pédiatre suspendu pour avoir proposé de soigner l’autisme par l’homéopathie

Par Charlotte Arce

Un pédiatre de Fréjus (Var) vient d’être condamné à un mois d'interdiction d'exercice par l'instance disciplinaire de l'Ordre des médecins pour avoir prétendu pouvoir soigner l’autisme grâce à l’homéopathie.

LuCaAr/iStock
MOTS-CLÉS :

Pour avoir voulu soigner l’autisme avec des granules homéopathiques, le Dr Didier Grandgeorge, pédiatre homéopathe, à Fréjus, dans le Var, vient de se voir condamner par l'Ordre des médecins de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur à une interdiction "d'exercer les fonctions de médecin pendant une durée de trois mois, prenant effet le 1er février 2020 et assortie d'un sursis de deux mois".

Une "attitude hostile à la vaccination"

En 2018, le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) avait porté plainte contre le pédiatre homéopathe car il avait estimé qu’il faisait "la promotion d'un traitement homéopathique de l'autisme" et avait "une attitude (…) hostile à la vaccination".

La plainte du CNOM s’appuyait notamment sur les articles du code de déontologie médiale indiquant qu’un médecin s’engage à assurer des soins "fondés sur des données acquises par la science" et qu’il ne peut proposer à ses patients "comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé".

Cette décision fait suite à celle du gouvernement de dérembourser progressivement les traitements homéopathiques. Le ministère de la Santé s’est notamment appuyé sur une recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui a conclu à une absence d’efficacité scientifique de l’homéopathie.

Un traitement à base d’une goutte de sang

Sur Internet, le Dr Grandgeorge avait laissé peu de doute sur son "protocole thérapeutique". Il expliquait notamment que l’autisme est "la conséquence de la pollution qui envahit notre planète". Pollution dans laquelle il incluait pêle-mêle "les vaccins souvent chargés en aluminium", "la pollution par l’oxyde de carbone", celle aux métaux lourds ou encore par certaines bactéries.

Il proposait aussi un traitement à base d’une goutte de sang du malade diluée et de produits homéopathiques, notamment des "dilutions homéopathiques de vaccin".

"De telles indications et thérapeutiques ne correspondent pas aux données acquises de la science" et "manquent de prudence en ne faisant pas état des débats existants sur l'efficacité de tels traitements", a jugé la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins.

Celle-ci a cependant estimé que le praticien n’avait pas "fait courir des risques injustifiés à ses patients" et qu’il avait bien été "animé par le souci de soigner des personnes malades".