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Fait divers

Créteil : décès suspect d’un adolescent de 13 ans, le chef de chirurgie pédiatrique suspendu

Par Charlotte Arce

Le 24 novembre 2018, Fares, 13 ans, est décédé à l’hôpital intercommunal de Créteil des suites d’une appendicite non prise en charge. Ses parents ont porté plainte contre X pour homicide involontaire et le chef de service de chirurgie pédiatrique vient d’être suspendu.

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Un an après le drame, Fouad et Jamila Djelal sont toujours dans l’attente de réponses. Le 23 novembre dernier, leur fils Fares, 13 ans, est admis aux urgences de l’hôpital intercommunal de Créteil, le CHIC. Le garçon se plaint de douleurs au ventre.

Pris en charge par le service de chirurgie pédiatrique, il est examiné par le chef du service, qui le place en observation et lui prescrit un scanner, qui ne sera jamais réalisé. “Pendant 20 heures, Fares n'a eu aucun examen. J'avais beau alerter le personnel. Il convulsait. Une infirmière m'a parlé de crise d'angoisse”, explique la mère de Fares au Parisien, qui affirme qu’un chirurgien est venu au bout de “16 heures” pour lui annoncer : “Je vais l’opérer en urgence. Sauf qu’on ne l’a jamais revu.”

Le lendemain, pourtant, l’état de Fares s’est encore dégradé. “Là je vois Fares très tendu, et les yeux qui commencent à se révulser, donc je leur dis qu’il fait un malaise et qu’il convulse. On voyait les mains et les pieds raides comme je ne sais quoi, j’ai essayé de détendre ses mains, impossible. Moi-même j’ai fait le geste, pour être sûre que c’était bien une convulsion. Je n’avais pas confiance dans cette équipe”, a détaillé Jamila Djelal à Franceinfo.

Finalement emmené en réanimation, le garçon est décédé peu de temps après des suites d’une appendicite non prise en charge à temps. Selon les parents de l’adolescent, le rapport d’autopsie aurait confirmé que Fares a fait deux arrêts cardio-respiratoires liés à une péritonite, c’est-à-dire une inflammation du péritoine, qui peut conduire à la perforation de son appendice.

Le chef de service suspendu fin novembre

Les parents de Fares ont immédiatement porté plainte contre X pour homicide involontaire. Parallèlement, l’Agence régionale de santé (ARS) a ouvert au printemps dernier une enquête, mais ses conclusions, rendues en juin, n’ont pas été rendues publiques.

“Il y a une instruction en cours”, a déclaré au Parisien le directeur général du CHIC, Jean-Bernard Castet. S’il n’était pas en poste au moment du drame, il assure que le CHIC a “mis en œuvre la quasi-intégralité des recommandations de l'ARS.”

Mais pour Fouad et Jamila Djelal, le combat continue. Au-delà des “sanctions pour empêcher un nouveau drame”, les parents de Fares sont à la recherche de réponses. Comment leur fils a-t-il pu décéder des suites d’une simple appendicite ?

Dans l’attente de la fin de l’instruction, le chef de service de chirurgie pédiatrique a été suspendu mercredi 20 novembre à titre conservatoire par la direction du CHIC. “Ce n'est pas une sanction mais une mesure pour retrouver de la sérénité, le temps de l'instruction, en concertation avec l'ARS et le Conseil national de gestion des praticiens”, a déclaré le directeur du CHIC au Parisien.

Parallèlement, les parents de Fares ont appris que le Conseil de l'ordre des médecins du Val-de-Marne avait transmis l'affaire devant la chambre disciplinaire régionale.