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Dépression, anxieté

L’espérance de vie est bien réduite chez les personnes atteintes de troubles mentaux

Par Johanna Hébert

Des chercheurs danois ont réalisé l’étude la plus complète sur l’espérance de vie des personnes souffrant de troubles mentaux. Selon les résultats, elle est inférieure de 7 à 10 ans par rapport à la moyenne.

Diego_cervo/iStock

Il a déjà été établi, dans le passé, que les personnes souffrant de maladies mentales vivent moins longtemps que les autres. La dépression, les troubles anxieux ou encore ceux liés à la consommation de substances peuvent mener à un décès prématuré. Des chercheurs de l’université d’Aarhus, au Danemark, ont mené l’étude la plus complète sur le sujet. En effet, ils ont analysé les données de 7,4 millions de personnes entre 1995 et 2015. Les résultats, publiés dans la revue The Lancet, confirment bien qu’en cas de pathologie mentale, l’espérance de vie est réduite.

L’équipe scientifique, menée par le Dr Oleguer Plana-Ripoll, a analysé le taux de mortalité en fonction des différents troubles mentaux. “La plupart des études fournissent des 'taux de mortalité', ce qui permet d’estimer le risque de décès chez les personnes atteintes de troubles mentaux par rapport aux autres. Nous avons étudié comment le taux de mortalité changeait pour chaque type de trouble, pour chaque âge et en fonction du sexe. En plus d’examiner la mortalité prématurée, nous avons pu explorer des causes spécifiques de décès tels que le cancer, le diabète et le suicide”, précise le Dr Oleguer Plana-Ripoll.

Entre 7 et 10 ans d’espérance de vie en moins

Ainsi, les chercheurs ont constaté que les hommes et les femmes atteints de troubles mentaux avaient une espérance de vie respectivement réduite de 10 et 7 ans, par rapport à une personne du même âge, sans pathologie mentale diagnostiquée. “Par exemple, les personnes souffrant de dépression ou d’un autre type de trouble de l’humeur, qui font partie des troubles mentaux les plus courants, présentaient des taux de mortalité plus élevés. Outre un risque accru de décès par suicide, nous confirmons également un risque accru de décès par cancer, maladies respiratoires, diabète, etc. Nous avons constaté que les hommes et les femmes souffrant de troubles de l’humeur avaient une espérance de vie plus courte respectivement de 7,9 et 6,2 ans après le diagnostic de la maladie, comparativement à l’ensemble de la population danoise du même âge”, détaille l’auteur principal de l’étude.

Le trouble mental mène à d’autres problèmes de santé

Si cette étude confirme bien que les personnes atteintes de maladies mentales vivent moins longtemps en général, elle démontre donc également que le trouble mental mène à d’autres problèmes de santé : cancer, diabète, maladies cardiovasculaires. Cela accentue considérablement les risques de décès prématuré. “Notre étude souligne le besoin urgent d’améliorer la santé générale des personnes atteintes de troubles mentaux”, conclut le professeur John McGrath, autre auteur de l’étude.