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Troubles mentaux : les personnes hospitalisées dans leur jeunesse défavorisées sur le marché de l'emploi

Sans surprise, des chercheurs finlandais ont découvert que les personnes hospitalisées dans leur jeunesse pour des troubles mentaux avaient ensuite des perspectives d'emploi plus limitées et de plus faibles revenus que les autres. 

Troubles mentaux : les personnes hospitalisées dans leur jeunesse défavorisées sur le marché de l'emploi KatarzynaBialasiewicz/iStock




Dans le monde, une personne sur quatre souffrira au cours de sa vie de troubles mentaux, assure l’OMS. Parmi ces maladies neurologiques, l’Organisation classe la dépression, les troubles affectifs bipolaires, la schizophrénie, d’autres psychoses telles que la démence ou la déficience intellectuelle, ou encore des troubles du développement. Quand un malade est en crise, il lui est très difficile de mener un quotidien "normal", ce qui complique grandement ses chances d'acquérir une activité professionnelle stable. Aussi, c’est sans surprise que des chercheurs finlandais ont découvert que les personnes hospitalisées pour des troubles mentaux au cours de leur jeunesse avaient tendance à avoir un niveau d’éducation plus faible, des revenus plus bas et à être plus au chômage que les autres plus tard. Les résultats de leur étude sont parus cet été dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica

Pour faire ces connexions, les chercheurs de l’Université d’Helsinki ont analysé les données de plus de 2 millions d’individus vivant en Finlande entre 1988 et 2015, suivis entre l’âge de 25 et de 52 ans. Ils ont ainsi pu constater que les personnes ayant été hospitalisées pour des troubles mentaux avant 25 ans avaient des perspectives de carrière beaucoup plus fermées que le reste de la population, le risque ne pas pouvoir poursuivre des études secondaires jusqu’au diplôme et d’être ensuite pénalisés sur le marché de l’emploi, voire en être exclu, étant bien plus élevé pour eux.

Sans surprise, les personnes hospitalisées pour schizophrénie étaient celles qui étaient le moins en poste : moins de 10% étaient employées au cours de la période de suivi. Quant aux patients hospitalisés pour troubles de l’humeur, moins de la moitié d’entre eux travaillaient après 25 ans. Enfin, les revenus de malades sérieusement atteints dans leur jeunesse étaient plus faibles que ceux des autres et ne s’amélioraient malheureusement pas plus tard. Plus de la moitié d’entre eux ne gagnaient d’ailleurs rien au cours de l’étude.

Comment contribuer à la vie professionnelle ?

"Les personnes souffrant de troubles mentaux abandonnent le marché du travail pour diverses raisons. Cependant, les possibilités de contribuer à la vie professionnelle et d'acquérir une formation doivent être prises en considération dès les premiers stades du traitement des troubles mentaux graves, si l'état du patient le permet", déclare Christian Hakulinen, chercheur postdoctoral de l'Université d'Helsinki.

Et pour fournir au malade un traitement adéquat le plus tôt possible, il est indispensable de bien diagnostiquer ce dont il est atteint exactement. Si la dépression et l’autisme sont relativement facilement identifiables par les médecins, il leur est parfois difficile de distinguer schizophrénie et troubles bipolaires. Récemment, des chercheurs ont toutefois indiqué avoir découvert des différences entre les cerveaux de personnes issues de familles avec des antécédents de schizophrénie ou de troubles bipolaires. A terme, cette découverte pourrait aider à prévenir le développement de ces maladies graves.

Environ un tiers des patients schizophrènes en rémission durable

A l’heure actuelle, la schizophrénie concerne environ 0,7% de la population mondiale, dont 600 000 personnes en France. D’après l’Inserm, elle se déclare le plus souvent à l’adolescence, entre 15 et 25 ans. Dans 35 % à 40 % des cas, elle se manifeste par des débuts aigus, avec des bouffées délirantes. Outre les délires et les hallucinations, les malades s’isolent, tiennent des propos incohérents et sont incapables de planifier des tâches quotidiennes simples. Avec une prise en charge adaptée et précoce, il est toutefois possible de venir à bout de cette maladie. En effet, selon l’Inserm, environ un tiers des patients sont en rémission durable après quelques années de traitement et peuvent reprendre une vie sociale, affective et professionnelle normale. 

Les troubles bipolaires quant à eux, font partie des troubles de l’humeur au même titre que la dépression récurrente (d’après l’OMS, cette dernière toucherait 300 millions de personnes à échelle planétaire). Dans sa forme la plus typique, la bipolarité comporte deux phase : maniaque (le sujet est hyperactif et euphorique) et dépressive (le sujet est ralenti et n’a goût à rien). D’après le site troubles-bipolaires.com, "en France, les troubles bipolaires sont sous-diagnostiqués": il faudrait en moyenne 10 à 12 ans et quatre à cinq médecins différents avant qu’ils ne soient nommés.

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