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Trouble sexuel

Éjaculation précoce : près d’un tiers des hommes se sentent concernés

Par Charlotte Arce

Trouble fréquent mais sujet tabou, l’éjaculation précoce concernerait près d’un tiers des hommes, selon un sondage Ifop. Ils sont par ailleurs 59% à déclarer avoir éjaculé quelques secondes après la pénétration.

andriano_cz/iStock

L’éjaculation précoce a beau être le trouble sexuel masculin le plus fréquent, il est parfois difficile pour les hommes de savoir s’ils sont ou non concernés. Et pour cause : ce trouble reste un tabou que l’on aborde rarement dans la chambre à coucher, et encore moins dans le cabinet de son médecin.

C’est pourquoi l’enquête Ifop dévoilée ce mardi fait figure d’exception. Réalisée pour charles.co, une plate-forme de consultations médicales réservée aux troubles sexuels masculins, elle montre que les hommes pensent parfois à tort être concernés par l’éjaculation précoce.

36% des hommes se sentent "parfois" concernés

Quelle est la définition exacte de l’éjaculation précoce ? Selon celle du DSM?IV?TR, manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, l’éjaculation précoce correspond à un trouble "persistant ou répété lors de stimulations sexuelles minimes avant, pendant ou juste après la pénétration, et avant que le sujet ne souhaite éjaculer". Pour parler d’éjaculation précoce, ce phénomène doit être permanent ou fréquent depuis au moins 6 mois.

Pour savoir comment les hommes se placent par rapport à ce trouble sexuel, l’institut de sondage leur a demandé de répondre à un questionnaire auto-administré en ligne. D’après les réponses recueillies, 6% des hommes ont le sentiment d’avoir "souvent" éjaculé trop rapidement au cours des douze derniers mois. Ils sont 36% à avoir répondu "parfois" et 29% "rarement".

Mais à quoi correspond une éjaculation trop rapide ? Pour 25% des sondés, c’est lorsqu’elle ne dépasse pas les 2 minutes après la pénétration tandis que 28% des hommes interrogés la situent entre 2 et 4 minutes et 17% quand elle survient 5 minutes après la pénétration.

Autres données recueillies par l’Ifop : 59% des hommes interrogés ont déjà éjaculé au moment de la pénétration ou peu de temps après, et 80% disent ne pas être parvenus à se retenir jusqu’à l’orgasme de leur partenaire. 31% enfin admettent avoir éjaculé avant même d’avoir pénétré leur partenaire.

Une source d'anxiété et de honte

Pour la majorité des hommes interrogés, l’éjaculation précoce reste une source d’anxiété : 63% des sondés disent avoir déjà été préoccupés par leur capacité à se retenir de jouir avant que leur partenaire parvienne à l’orgasme 20% d’entre eux disent en avoir souffert.

Résultat : rares sont ceux à oser parler librement de ce problème. 36% des sondés concernés en ont parlé à leur partenaire, tandis qu’ils ne sont que 10% à l’avoir évoqué auprès de leur médecin généraliste et 7% à se confier à un ami ou à un proche. Le tabou reste encore plus fort chez les jeunes : seuls 8% des moins de 25 ans en ont parlé à leur médecin, contre 17% des 65-74 ans.

Pour remédier à leur trouble sexuel, 98% des sondés disent avoir essayé de ralentir le rythme du rapport, 79% expérimentent la technique du retrait, 66% à avoir cherché à réduire leur excitation mentale, 52% à privilégier une position moins excitante et 40% à mettre un préservatif. Ils ne sont cependant que 14% à avoir testé un médicament ou un produit retardateur.