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Bonne hygiène de vie et dépistage

France : 40% des cancers pourraient être évités par une "modification des comportements"

Par Raphaëlle de Tappie

D'après le dernier rapport de l'Inca, 40% des cancers détectés tous les ans en France pourraient être éviter par des modifications parfois modestes des comportements. 

utah778/iStock

Chacun sait qu’avoir un mode de vie plus sain permet de diminuer ses risques de développer un cancer. Toutefois, on ignorait jusque-là l’ampleur que cela pourrait avoir à l’échelle nationale. D’après l’Institut national du cancer (Inca), chaque année en France, 160 000 cancers pourraient être évités (40% des cancers détectés tous les ans) "par des modifications parfois modestes des comportements". Aussi, dans son dernier rapport paru le 23 juillet, l’Institut insiste sur le message suivant : "Savoir, c’est pouvoir agir". Selon les experts, en buvant moins, en diminuant la cigarette et en nous faisant dépister et vacciner selon les recommandations des autorités sanitaires, nous pourrions largement diminuer nos risques de développer le cancer du poumon, du foie, du sein ou encore de l’utérus.

Concernant le cancer du poumon, "le tabac est encore responsable de 45 000 décès chaque année et constitue toujours le premier facteur de risque de cancer", explique l’Institut. "En effet, en 2018, on estime le nombre de nouveaux cas de cancers du poumon à 31 231 chez l’homme et à 15 132 chez la femme, troisième cancer le plus fréquent", est-il précisé dans le rapport. Et ce, même si 1 600 000 fumeurs quotidien ont réussi arrêter entre 2016 et 2018. Aussi, le combat est encore loin d’être fini et le nouveau programme national de lutte contre le tabac 2018-2022 poursuit ses actions, prévoyant notamment de faire passer le prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici 2020.

Autre addiction très nocive pour la santé : l’alcool, deuxième facteur de risque principal avec 15 000 cancers par an. Il augmente notamment le risque de cancer du sein, du côlon, de la bouche, de l’œsophage et du foie. Pourtant, "près de 87 % des hommes et 76 % des femmes en consomment chaque semaine (…). La perception du risque engendré par l’alcool reste erronée dans la majeure partie de la population", déplore le rapport. Si la plupart des gens pensent que le cancer n’est favorisé qu’à partir de deux à trois verres par jour, le risque s’accroît en réalité à chaque verre bu.

Une alimentation diversifiée et de l'exercice physique régulier 

En 2015, la troisième cause de cancer chez les hommes était l’alimentation et chez les femmes le surpoids et l’obésité. Chaque année, "5,4 % des nouveaux cas de cancer" sont attribuables à l’excès de poids, précise le rapport. Seule une alimentation équilibrée et diversifiée privilégiant les fibres, les fruits et les légumes "est un facteur protecteur susceptible de réduire le risque de cancer", note l’Institut qui recommande également de faire du sport régulièrement (au moins trente minutes par jour).

Mais changer son hygiène de vie ne suffit pas. Il s’agit également de se faire dépister régulièrement, notamment en ce qui concerne le cancer du sein et du col de l’utérus.

Avec plus de 54 000 nouveaux cas détectés et près de 12 000 décès chaque année en France, le cancer du sein est "le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes". Un dépistage précoce permet cependant de réduire de 15 et 21% le taux de mortalité de la maladie, selon l’Assurance maladie. Aussi, l’Institut insiste sur l’importance de se faire dépister une fois par an.  

La vaccination contre les HPV encore très insuffisante 

Par ailleurs, on diagnostique 3000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus tous les ans dans l’Hexagone. Or, d’après l’Inca, "100% des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections HPV". Pourtant, "l’augmentation du taux de couverture vaccinale observée en France est encourageante mais encore très insuffisante. Fin 2017, seules 21,4 % des jeunes filles âgées de 16 ans avaient reçu un schéma vaccinal complet. L’effort d’information et de communication doit donc être poursuivi", note le rapport qui met en avant l'efficacité du vaccin.

Et de rappeler qu’un frottis est recommandé tous les trois ans aux femmes âgées de 25 à 65 ans afin de prélever les cellules du col pour détecter les éventuelles lésions précancéreuses (ou cancéreuses). Chaque année en France, le frottis permet d’en déceler 31 000, évitant ainsi à la patiente de développer un cancer dans 90 % des cas.

En 2018, 400 000 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués en France, provoquant 150 000 décès.

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