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Une mutation génétique réduirait la peur, l’anxiété et la timidité

Par Johanna Hébert

Des chercheurs finlandais ont récemment découvert un nouveau type de mutation génétique qui modifie le comportement, réduit la peur, l’anxiété et augmente les interactions sociales.

triocean / istock

Vous êtes trop angoissé ou trop timide ? Des chercheurs finlandais ont fait une découverte qui pourrait peut-être, un jour, régler votre problème. En effet, ces derniers ont découvert un nouveau type de mutation génique, qui réduit la peur, l’anxiété et augmente les interactions sociales. Ils ont utilisé une technologie afin de retirer le gène P4h-tm du génome de la souris et ont ensuite observé un changement inattendu dans le comportement de la souris: elles ont fait preuve d’un courage remarquable. Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Neuropharmacology.

Des effets bénéfique sur les souris…

Les chercheurs ont effectué une batterie d’examens comportementaux, y compris un nouveau type de test d’évaluation de la réaction de panique. Les souris ont été placées dans une boîte étanche remplie d’air et de 10% de dioxyde de carbone. Une concentration élevée de dioxyde de carbone entraîne une sensation semblable à la sensation de suffocation lorsqu’un patient subit une attaque de panique. Les souris sans le gène P4h-tm ont beaucoup moins réagi que les autres. De plus, les chercheurs ont constaté que ces souris là entraient plus en contact avec les autres et ressentaient moins de peur et d’anxiété.

… Mais des risques pour l’homme

Le gène P4h-tm a un rôle dans la transcription de la protéine P4H-TM. Cette dernière joue à son tour un rôle central dans l’adaptation cellulaire à un manque soudain d’oxygène. Cependant, nous en savons encore peu sur cette protéine, et cela malgré des années de recherches intensives.

"Nos résultats sont vraiment intéressants, mais d’après une récente étude internationale, […] nous savons que la déficience du gène P4H-tm entraîne de graves défauts de développement chez l’homme", déclare le professeur Heikki Tanila, de l’Université de la Finlande orientale. Il poursuit: "cependant, à la lumière des connaissances actuelles, nous ne pouvons pas dire si ces effets néfastes résultent du développement embryonnaire ou s’ils se manifesteraient également si la fonction de la protéine P4H-TM était inhibée à l’âge adulte."

Même si nous sommes loin de l’application thérapeutique à l’homme, cette découverte pourrait mener aux développement de nouveaux médicaments contre l’anxiété et la dépression. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 300 millions de personnes dans le monde souffrent de problèmes anxieux. Même nombre pour la dépression.