ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Oedème maculaire diabétique : une nouvelle approche thérapeutique plus efficace

Conséquences du diabète

Oedème maculaire diabétique : une nouvelle approche thérapeutique plus efficace

Par Johanna Hébert

Selon une étude américaine, surveiller de près un patient atteint d’un oedème maculaire diabétique au lieu de lui donner tout de suite un traitement peut s’avérer plus efficace et moins risqué.

Vasyl Dolmatov / iStock

Si vous souffrez d’un oedème maculaire diabétique, vous n’êtes pas obligé d’être soigné tout de suite. Aux Etats-Unis, cette pathologie est la cause principale de perte de vision chez les personnes atteintes d’une maladie oculaire liée au diabète. En effet, le diabète peut entraîner des fuites dans les vaisseaux sanguins de la rétine. L’oedème maculaire diabétique consiste en une accumulation de liquide dans la zone centrale de la rétine, appelée macula, très importante pour une vision nette.

Seulement, parfois, un patient reçoit le bon diagnostic et est immédiatement traité alors qu’il voit encore bien. Selon une étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association, il est tout à fait possible de renoncer au traitement dans ce cas, et privilégier une surveillance régulière. Cette nouvelle approche thérapeutique peut se révéler plus économique, plus efficace et moins risquée.

25% à 34% des participants on dû prendre un traitement

L’étude porte sur 702 participants, des patients atteints d’un oedème maculaire diabétique et une vision de 20/25 ou plus, ce qui est considéré comme une vision normale ou presque normale. Au début de l’essai, les participants se sont vu assigner au hasard l’une des trois stratégies suivantes: injection d’aflibercept dans l’oeil, chirurgie par photocoagulation au laser ou observation régulière du patient.

Au cours des deux années de suivi, les personnes passées par la photocoagulation au laser et celles qui avaient seulement été suivies régulièrement ont dû être soignées avec l’aflibercept car une perte d’acuité visuelle avait été détectée. Ainsi, des injections ont été nécessaires chez 25% du groupe laser et 34% du groupe d’observation. Au total, les patients qui ont été soignés après coup ont du recevoir le même nombre d’injections que ceux qui avaient bénéficié du traitement dès le début.

Attendre avant de passer par la case "médicament"

Au terme des deux années de suivi, le taux de personnes souffrant d’une perte d’acuité visuelle était à peu près le même dans chaque groupe: 16% dans le groupe aflibercept, 17% dans le groupe chirurgie au laser et 19% dans le groupe d’observation. "D’après ce que nous avons vu dans des études antérieures à plus long terme portant sur des personnes souffrant d’oedème maculaire diabétique, l’acuité visuelle observée à la fin de cette étude de deux ans sera vraisemblablement conservée si les patients sont toujours suivis et traités régulièrement", estime Jennifer K. Sun, professeure agrégée en ophtalmologie au Joslin Diabetes Center de la Harvard Medical School.

Adam R. Glassman, l’un des auteurs de l’étude, estime lui que "les technologies futures permettront peut être de mieux identifier les personnes qui pourraient bénéficier d’un traitement précoce, avant que l’oedème maculaire diabétique affecte la vision." Il poursuit : "mais pour l’instant, une surveillance étroite de l’oedème maculaire diabétique chez les patients ayant une bonne vision est une stratégie initiale appropriée, à condition qu’ils soient suivis de près et traités par la suite si la vision se détériore."