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Plaques amyloïdes

Alzheimer : une protéine synthétique mise au point pour bloquer le développement de la maladie

Par Johanna Hébert

Aux Etats-Unis, des chercheurs ont conçu une protéine synthétique capable de réduire la toxicité des bêta-amyloïdes, le composant principal des plaques amyloïdes qui s’accumulent dans le cerveau et sont responsables de la maladie d’Alzheimer.

MissTuni / istock

Aujourd’hui, près de 850 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France. Le cap des deux millions pourrait être atteint d’ici 2030, car la population vieillit, et que l’âge est le principal facteur de la maladie. On ne connaît pas encore les causes de cette pathologie, mais nous savons comment elle se manifeste. Des protéines, les bêta-amyloïdes, s’accumulent de manière anormale dans le cerveau pour former des plaques et des lésions par la suite.

Des chercheurs américains, de l’université de Washington à Seattle et d’autres centres de recherches du pays ont mis au point un peptide synthétique, ou petite protéine, capable de bloquer la bêta-amyloïde et de la rendre moins nocive. Le peptide synthétique se plie en une structure appelée feuille alpha. Les feuilles se lient aux petites touffes de bêta-amyloïde au stade précoce et les empêchent de former des masses plus grosses.

L’espoir d’un traitement

Les chercheurs ont testé leur petite protéine sur des cellules en culture et des animaux. Ces essais ont montré que les feuilles du peptide réduisaient l’impact toxique de la bêta-amyloïde sur des cellules cérébrales humaines en culture. Le résultat était le même chez des modèles animaux de la maladie d’Alzheimer.

Ces essais donnent l’espoir aux chercheurs de développer un traitement, capable d’éliminer les bêta-amyloïdes toxiques dans leurs formes précoces. De plus, le peptide pourrait même servir de base à un examen diagnostique de la maladie d’Alzheimer, avant même l’apparition des symptômes.

Il est important d’agir avant la formation des plaques

Pendant longtemps, les scientifiques ont pensé que les plaques amyloïdes étaient la forme la plus toxique de bêta-amyloïde, à l’origine des symptômes de la maladie, comme la perte de mémoire. En réalité, les stades les plus anciens de la bêta-amyloïde sont les plus nocifs.

Habituellement, les neurones fabriquent cette protéine sous une forme simple appelée monomère. Mais chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les monomères se regroupent en oligomères, avant de former des plaques. Les chercheurs de l’université de Washington ont donc créé leur petite protéine pour qu’elle agisse au stade de la formation de l’oligomère. Ainsi, grâce à elle, les oligomères bêta-amyloïdes ont réduit de 82% sur les cellules en culture, et de 40% chez les souris en l’espace de vingt-quatre heures.

L’équipe mène actuellement des expérimentations sur des nouvelles versions de feuilles de peptides synthétiques, afin de trouver celles qui peuvent neutraliser encore plus efficacement les oligomères bêta-amyloïdes.