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Santé publique

Cannabis thérapeutique : Édouard Philippe réfléchit à sa légalisation

Par Charlotte Arce

En déplacement dans la Creuse vendredi 5 avril, le Premier ministre a jugé "absurde" de ne pas réfléchir à la possibilité de création d’une filière de chanvre thérapeutique dans le pays.

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Le gouvernement va-t-il bientôt se pencher sur la question de la légalisation du cannabis thérapeutique ? Pour Édouard Philippe, c’est en effet une possibilité.

En déplacement le 5 avril dans la Creuse pour signer un plan pour la revitalisation de l’emploi, le Premier ministre a en effet jugé "absurde" de s’interdire d’y réfléchir. "Il y a beaucoup de pays qui travaillent là-dessus, beaucoup de pays qui le permettent. Il serait absurde de ne pas se poser la question et c’est dans cet esprit que nous voulons travailler avec les porteurs du projet", a-t-il déclaré devant les élus locaux, rapporte Le Parisien.

Une filière très encadrée

La Creuse, justement, pourrait se retrouver au cœur de ce projet. En effet, le plan de revitalisation de ce département -l’un des plus pauvres de France – prévoit la possibilité de créer une "filière chanvre thérapeutique", portée par le président du Grand Guéret Éric Corréia, également infirmier anesthésiste formé à la prise en charge des douleurs.

"Ce qu’ont dit les porteurs de ce projet est qu’il ne fallait pas s’interdire d’imaginer l’utilisation à des fins thérapeutiques des molécules qui sont contenues par cette plante", a poursuivi le Premier ministre, qui estime qu’il est possible de "réfléchir à innover, à expérimenter en le faisant de façon très encadrée". "Il ne s’agit pas du tout de mettre en péril la santé publique […] Nous souhaitons effectuer les choses de façon très encadrée. Vous pensez bien que l’avis des plus hautes autorités qui encadrent l’utilisation des médicaments est indispensable", a-t-il conclu.

Un pas de plus vers la légalisation

L’intervention d’Édouard Philippe ouvrant la voie à la légalisation du cannabis thérapeutique intervient quatre mois après le feu vert du comité d’experts mandaté par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Mi-décembre, l’agence sanitaire s’était déclarée favorable à l’usage du cannabis à visée thérapeutique à l’unique condition qu’il soit réservé aux "patients dans certaines situations cliniques et en cas de soulagement insuffisant ou d'une mauvaise tolérance des thérapeutiques, médicamenteuses ou non, accessibles (et notamment des spécialités à base de cannabis ou de cannabinoïdes disponibles)". "Cet usage peut être envisagé en complément ou en remplacement de certaines thérapeutiques", précisait encore l’ANSM.

Une première expérience clinique a depuis été lancée à l’hôpital La Timone de Marseille auprès d’une trentaine de patients souffrant de la maladie de Parkinson. L’essai, d’une durée d’un an, devrait permettre de mesurer l’effet du cannabis sur les effets moteurs de Parkinson, ainsi que les effets du cannabis thérapeutique sur les troubles non liés à la motricité, comme l’anxiété et la dépression.