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Prévention du suicide

Suicide : 12% des adolescents ayant des pensées suicidaires font une tentative

Par Justine Ferrari

L’université de Bristol a mené pour la première fois une étude à long terme sur les adolescents ayant des pensées suicidaires, et les facteurs qui les poussent à l’acte. Les résultats de l’étude pourraient faire avancer le suivi de ces jeunes à risque.

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Comment identifier les jeunes suicidaires qui risquent de mettre en péril leur vie ? Voilà la question que de nombreux éducateurs, médecins et cliniciens se posent. Des chercheurs se sont donc penché sur la question, et ont tenté d’identifier les facteurs qui poussaient les jeunes victimes d'idées suicidaires à passer à l’acte, mais surtout, les signes précurseurs : drogue ? Isolement ? Automutilation ? Personnalité ?

Pour mener leur étude, les chercheurs ont donc suivi, pendant 5 ans, 310 jeunes de 16 ans ayant eu des idées suicidaires. Lors de l’étude, ils ont tenté de savoir quelle proportion risquerait de mettre en péril leur vie et si ceux qui couraient le plus grand risque pouvaient être identifiés. D'après leur découvertes, les jeunes qui s’automutilent et qui ont des pensées suicidaires à la fois sont particulièrement à risque de passer à l’acte, comme le relate EurekAlert.

De nombreux signes à identifier

Au bout de 5 ans, les chercheurs ont constaté qu’au total, 12% des adolescents étant suivis avaient tenté de se suicider. Ils ont examiné de nombreux signes pouvant aider à prédire les tentatives : l'automutilation non suicidaire, la consommation de cannabis et d’autres drogues illicites, l'exposition à l'automutilation de la part d'amis ou de la famille, mais aussi la personnalité de l’adolescent (s’il est plus ouvert aux nouvelles idées et expériences). Tous ces signes peuvent aider les cliniciens à évaluer les jeunes à haut risque.

Les jeunes qui s’automutilent sont particulièrement à risque

Les chercheurs ont découvert que les jeunes de 16 ans ayant eu à la fois des pensées suicidaires et des actes autodestructeurs (comme l’automutilation) constituaient un groupe particulièrement à risque, un jeune sur cinq ayant tenté de se suicider au cours du suivi. L'étude a donc examiné les facteurs permettant de prédire les tentatives de ceux qui déclaraient s'automutiler de manière non suicidaire. Ils ont constaté que les signes précurseurs étaient la consommation de cannabis et l'usage de drogue, les problèmes de sommeil et un type de personnalité introverti.

Le professeur David Gunnell, coauteur de l’étude, précise : "Bien que les pensées suicidaires et l'automutilation soient courantes chez les jeunes - environ un jeune sur six déclarant s'être automutilé - les suicides et les tentatives de suicide sont relativement rares. Etre mieux en mesure d'identifier les personnes les plus à risque et d'intervenir peut contribuer à réduire les suicides chez les jeunes."